Faire (et) voir

Que peut-on dire de deux œuvres exposées l’une à côté de l’autre ? Quelles questions peut poser un artiste (auteur de la première) à un autre artiste (auteur de la seconde) ? Et réciproquement ? Et que peuvent répondre, alternativement, ces deux-là ? Et qu’est-ce qu’un spectateur, qui s’intéresse à cette histoire, peut en attendre, en quoi peut-il en profiter, que peut-il y apporter ? D’ailleurs, chaque artiste ne devient-il pas, dans ces conditions, spectateur de l’œuvre de l’autre ? Ou même, indirectement, de son propre travail ?

Mais ces questions se mêlent aussi à d’autres qui les perturbent peut-être. 

Les séquences vidéo, telles qu’elles sont présentées, ne sont-elles pas aussi des œuvres ? Et les commentaires, conversations, remarques auxquels elles donnent lieu, n’acquièrent-ils pas, eux aussi, ce statut ? Ni ceux-ci ni celles-là n’existeraient, pourtant, sans les œuvres auxquelles ils font référence. Ce qui n’empêche pas les œuvres en question d’exister par eux. Et que dire des œuvres que deux écrans présentent, ou représentent, en temps réel, dénuées de tout commentaire, mais intégrées à l’espace d’exposition des écrans des commentaires ? Pourquoi ces deux écrans-là, autant que leurs voisins, ne seraient-ils pas des œuvres à leur tour ?

Voilà quelques questions, parmi d’autres. À charge pour chacun, à partir de cette exposition, de s’en saisir à sa manière pour y trouver, peut-être, des éléments de réponse.