9. Biomédias

Choir of Kin est une performance audiovisuelle du collectif Transformative Narratives, faisant dialoguer écologie, biologie, queer et théorie de la musique avec des notions queer de kinship (filiation) et notre relation à l’environnement. À partir des recherches scientifiques sur la symbiose et les formes de vie collectives, le projet remet en question l’individualisme et propose des stratégies de mutualisation, de construction de mondes sympoïétiques* et de soin radical. En mettant l’accent sur la polyphonie et l’utilisation de clusters**, un bio-système spéculatif est créé, utilisant les sons de diverses formes de vies. Ce Choir of Kin est un système de défense dissonant et résilient qui cherche à faire face aux traumatismes générationnels et environnementaux.

*Terme utilisé par Donna Haraway dans Staying with the Trouble (2016), signifiant “faire avec”. Contrairement aux modèles autopoïétiques qui postulent l’existence d’êtres fermés s’auto-équilibrant, la sympoïèse part du constat de leur interpénétration et de leur ouverture foncière.
** Résonance de plusieurs notes jouées simultanément. 
 

À l’occasion de la résidence de Lucía Peluffo à l’UrsuLaB, un atelier a été imaginé par l’équipe de médiation en s’inspirant du travail de l’artiste. 

Lucía Peluffo réalise une recherche artistique autour du sommeil et des rêves. Elle produit alors des œuvres oniriques en employant les intelligences artificielles. 

Accompagnés de l’artiste et d’une médiatrice, le public a pu explorer les IA durant l’atelier. Une initiation à l’interface Dall·E s’est réalisée, tout s’amusant et créant une variante du cadavre exquis. 

Le cadavre exquis est introduit au XXème siècle par le mouvement surréaliste. C’est un jeu qui consiste à produire une phrase, ou un dessin, par plusieurs personnes sans qu’aucune d’elles ne puisse tenir compte des collaborations précédentes.

Dans le cadre de l’atelier, les cadavres exquis ont été réalisés par l’ensemble des participant·es. Chacun·e a écrit une phrase, retranscrite sur Dall·E et générant par la suite une image IA. Seule la transmission de cette dernière a été effectuée afin de continuer l’expérience. Des narrations littéraires et visuelles sont l’aboutissement de cet atelier. 

Vous trouverez ci-dessous l’ensemble des textes et des images générées. 

 

 

En lien avec Autour du projet « Sans-titre » | Antre Peaux

Entretien avec Takihiro Yamamoto, PDG de l’entreprise d’algues nori Yamamoto Noriten Company à Tokyo, fondée en 1849.

Au Japon, premier pays au monde pour la longévité, les gens mangent de la « nori » , qui est fabriquée à partir d’algues naturelles, comme source précieuse de nutrition depuis les temps les plus anciens. La nori a largement contribué à la culture mondialisée des sushis : nous la retrouvons entourant nos makis. Si l’on remonte dans l’histoire, on constate dans le premier code de lois du Japon, le Taiho-Ritsuryo, établi il y a douze siècles, que la nori était déjà nommée dans les produits de la terre/mer utilisés comme outils de taxation, telle une dîme que l’on payait à la cour impériale de Kyoto. La nori a été cultivée après la mise en place de la technologie de culture à l’ère Edo, il y a environ 300 ans, en raison de sa forte valeur nutritive provenant de la mer. Depuis lors, la nori est devenue l’un des aliments les plus populaires dans les familles japonaises et un cadeau très apprécié. La société Yamamoto Noriten a été fondée à l’époque d’Edo en 1849 et jouit aujourd’hui d’une grande confiance de la part de la population en tant qu’entreprise productrice de nori de haute qualité.

Cette série d’entretiens fait partie du projet de recherche artistique « Homo Photosyntheticus » de Ewen Chardronnet et Maya Minder.

Le projet Homo Photosyntheticus est une co-production Antre Peaux / ART2M-Makery et est co-financé par le programme « Art et développement durable : les acteurs culturels s’engagent » de la Région Centre-Val-de-Loire et par le programme Europe Créative de l’Union Européenne (projet More-Than-Planet).
https://www.makery.info/
https://www.more-than-planet.eu/
https://prohelvetia.ch/fr/

  • Le projet Homo Photosyntheticus est réalisé dans le cadre de l’appel à projet 2022 de la Région Centre-Val de Loire et de la COP régionale « TRANSITION ÉCOLOGIQUE ET RESILIENCE : LES ACTEURS CULTURELS S’ENGAGENT »
  • Le projet Homo Photosyntheticus est réalisé dans le cadre du projet More-Than-Planet (2022-2025), co-financé par le programme Europe Créative de l’Union Européenne.
  • Le projet est mené conjointement par ANTRE PEAUX et MAKERY avec le soutien de la Fabrique d’Usages Numériques de Tours (37000).

                          swiss art Ccuncil pro helvetia

« Financé par l’Union européenne. Les points de vue et avis exprimés n’engagent toutefois que leur(s) auteur(s) et ne reflètent pas nécessairement ceux de l’Union européenne ou de l’Agence exécutive européenne pour l’éducation et la culture (EACEA). Ni l’Union européenne ni l’EACEA ne sauraient en être tenues pour responsables. »

« Financé par l’Union européenne. Les points de vue et avis exprimés n’engagent toutefois que leur(s) auteur(s) et ne reflètent pas nécessairement ceux de l’Union européenne ou de l’Agence exécutive européenne pour l’éducation et la culture (EACEA). Ni l’Union européenne ni l’EACEA ne sauraient en être tenues pour responsables. »

Crédit:
Entretien réalisé par Cherise Fong et Maya Minder
Prises de vue : Ewen Chardronnet
Montage et sous-titrage : Quentin Aurat, Cherise Fong, Ewen Chardronnet

 

 

 

Armand Gypteau – Paysan Bleu

Entretien avec Armand Gypteau, producteur de spiruline dans la ferme aquacole Paysan Bleu, située à la Riche (37) en France.

 

Interview par Ewen Chardonnet et Maya Minder, dans le cadre du projet Homo Photosyntheticus ; projet de résidence à Antre-Peaux, initié à l’occasion de l’ouverture de l’UrsuLab en octobre 2021.

 

Armand est producteur de spiruline dans la ferme aquacole Paysan Bleu, située à la Riche (France), et nous parle ici des propriétés culinaires et écologiques de cette bonne cyanobactérie, mais aussi de ses propriétés médicinales et de la manière de l’élever. 
En 2019, Armand créé sa ferme aquacole route Saint-Genouph, au cœur des terres maraîchères de La Riche en Touraine, après s’être formé au métier de « spirulinier » auprès de la Fédération des Spiruliniers de France, qui compte aujourd’hui des centaines de producteurs.

La spiruline est un embranchement de cyanobactéries (bactéries capables de photosynthèse), riche en qualités nutritionnelles et apparue sur Terre il y a 3,5 milliards d’années. Prisée notamment par les civilisations précolombiennes, on trouve des traces de sa consommation du 12ème au 16ème siècle. Nécessitant peu d’espace et d’eau pour sa production, riche en protéines, minéraux et oligo-éléments, la spiruline possède de nombreux avantages et sa culture a peu d’impact écologique ; l’engouement récent pour cette cyanobactérie (appelée à tort microalgue) a permis a de nombreuses fermes aquacoles de se multiplier ces dernières années, et l’intérêt pour la spiruline s’étend également à l’exploration spatiale, l’Agence Spatiale Européenne et la NASA se penchant déjà dessus.

Cette interview extraite d’une série prend part à deux projets artistiques distincts :

Green Open Food Evolution
A dietary proposal on how to become Homo Phoyosyntheticus par Maya Minder

&

Roscosmoe
The worm that wanted to go to space par Ewen Chardonnet.

 

Cette série d’entretiens fait partie du projet de recherche artistique « Homo Photosyntheticus » de Ewen Chardronnet et Maya Minder.

Le projet Homo Photosyntheticus est une co-production Antre Peaux / ART2M-Makery et est co-financé par le programme « Art et développement durable : les acteurs culturels s’engagent » de la Région Centre-Val-de-Loire, par le programme Europe Créative de l’Union Européenne (projet More-Than-Planet), ainsi que du soutient du swiss arts council prohelvetia.
https://www.makery.info/
https://www.more-than-planet.eu/

                           

« Financé par l’Union européenne. Les points de vue et avis exprimés n’engagent toutefois que leur(s) auteur(s) et ne reflètent pas nécessairement ceux de l’Union européenne ou de l’Agence exécutive européenne pour l’éducation et la culture (EACEA). Ni l’Union européenne ni l’EACEA ne sauraient en être tenues pour responsables. »

 

« Financé par l’Union européenne. Les points de vue et avis exprimés n’engagent toutefois que leur(s) auteur(s) et ne reflètent pas nécessairement ceux de l’Union européenne ou de l’Agence exécutive européenne pour l’éducation et la culture (EACEA). Ni l’Union européenne ni l’EACEA ne sauraient en être tenues pour responsables. » 

 

 

 

Entretien avec Hideo Iwasaki, directeur de la plateforme metaPhorest de bio-art et bioésthétique de l’Université Waseda de Tokyo.

Biologiste et artiste, Hideo Iwasaki est professeur au département d’ingénierie électrique et de biosciences de l’Université Waseda à Tokyo. Il s’intéresse à la relation complexe entre les visions scientifiques, philosophiques, culturelles, historiques et esthétiques de la vie. Il travaille à la fois dans les domaines de la science biologique (formations de motifs spatio-temporels à partir des rythmes circadiens, différenciation et formation de motifs de colonies chez les cyanobactéries) et dans l’art contemporain (art du papier découpé, bio-art). En 2007 il fonde metaPhorest, une plateforme interdisciplinaire art/science en biomedia et bioesthétique, où artistes et biologistes partagent un espace pour la science et l’art simultanément.

Les organismes stars au cœur du travail scientifique d’Hideo Iwasaki et de son laboratoire sont les cyanobactéries. Celles-ci (également connues sous le nom d’algues bleu-vert) sont à l’origine des formes de vie plus complexes sur Terre et constituent l’un des organismes les plus répandus, notamment dans les régions polaires, les océans, les lacs, les étangs, les rivières, les sols et les déserts. Elles ont commencé la photosynthèse oxygénique en obtenant de l’énergie présente dans l’eau, grâce à l’énergie solaire il y a environ 2,5 milliards d’années. Elles sont ainsi à l’origine de la Grande Oxygénation qui a fait de la Terre une planète riche en oxygène moléculaire. Sur la base de la symbiose cellulaire, on pense qu’elles sont les ancêtres des chloroplastes des plantes supérieures, toute source de carbone dans le corps des organismes terrestres étant dérivée des réactions photosynthétiques des cyanobactéries et des plantes.

Quand il était enfant, Hideo Iwasaki s’est sérieusement demandé pourquoi il ne pouvait pas lui-même réaliser la photosynthèse : « Si je pouvais le faire, je pourrais passer une journée entière en me prélassant simplement au soleil ! » Cette idée guide largement son travail artistique depuis plus d’une dizaine d’années, ce qui l’a conduit à développer par exemple les projets Photoautotropica ou encore CyanoBonsai. Ces projets l’amènent à questionner son rêve enfantin des « humains verts ». Prend-il la direction d’une utopie ou d’une dystopie ? Nous lui avons demandé s’il avait trouvé une réponse à cette question et ce que signifiait pour lui le « devenir Homo Photosyntheticus » que nous explorons dans cette série pour PALM.

Maya Minder et Ewen Chardronnet

 

Cette série d’entretiens fait partie du projet de recherche artistique « Homo Photosyntheticus » de Ewen Chardronnet et Maya Minder.

Le projet Homo Photosyntheticus est une co-production Antre Peaux / ART2M-Makery et est co-financé par le programme « Art et développement durable : les acteurs culturels s’engagent » de la Région Centre-Val-de-Loire et par le programme Europe Créative de l’Union Européenne (projet More-Than-Planet).
https://www.makery.info/
https://www.more-than-planet.eu/

 

                          

« Financé par l’Union européenne. Les points de vue et avis exprimés n’engagent toutefois que leur(s) auteur(s) et ne reflètent pas nécessairement ceux de l’Union européenne ou de l’Agence exécutive européenne pour l’éducation et la culture (EACEA). Ni l’Union européenne ni l’EACEA ne sauraient en être tenues pour responsables. »

MELiSSA, un projet de l’Agence Spatiale Européenne

Deviendrons-nous des « petits hommes verts » si nous établissons des colonies humaines sur Mars ? Cela pourrait être bien possible, dans la mesure où les micro-algues, et en particulier la chlorelle et la spiruline, sont des candidates majeures pour accompagner les humains dans l’exploration spatiale. Leur culture prend peu de place, est stable et relativement simple, et permet de renouveler l’air de l’habitat par la photosynthèse et d’offrir un complément alimentaire extrêmement riche en nutriments. Leur consommation prolongée pourrait-elle entrainer des évolutions de notre microbiote, et qui sait, de notre physiologie ?

Rencontre avec le programme MELiSSA, Micro-Ecological Life Support System Alternative de l’Agence Spatiale Européenne, qui se donne pour objectif de développer les technologies d’un futur système support-vie régénératif pour les missions spatiales humaines de longue durée. Visant à atteindre le plus haut degré d’autonomie, l’intérêt est donc de produire de la nourriture, de l’eau et de l’oxygène à partir des déchets de la mission et MELiSSA vise idéalement à créer un écosystème circulaire et artificiellement fermé.

Dirigé depuis 1990 par le professeur Christophe Lasseur, MELiSSA a mené en 2017 (soit trente ans après l’expérience chinoise) une expérience à bord de la Station Spatiale Internationale, la mission ArtemISS – abréviation de « Arthrospira gene Expression and mathematical modelling on cultures grown in the International Space Station » (expression génétique et modélisation mathématique d’Arthrospira cultivées dans la Station Spatiale Internationale) – impliquant un photobioréacteur qui permet de déterminer comment la microgravité et les radiations spatiales influent sur le taux de croissance de l’Arthrospira, ou Limnospira indica, plus connue sous le nom de spiruline. Fort du succès de cette mission (la spiruline se développe comme sur Terre), une expérimentation avec un équipage de rats qui pourront respirer grâce à l’oxygène fourni par des bioréacteurs de spiruline devraient également rejoindre l’ISS plus tard dans la décennie.

Nous voulions en savoir plus et sommes allés en novembre 2021 à l’Université Autonome de Barcelone à la rencontre du Dr. Francesc Gòdia, directeur de l’usine test du programme MELiSSA, puis au European Space Research and Technology Centre (ESTEC) de l’Agence Spatiale Européenne à Noordwijk aux Pays-Bas pour rencontrer Christophe Lasseur et sa collègue, la Dr. Sandra Ortega Ugalde.

 

Crédits :
Entretiens réalisés par Ewen Chardronnet

Prise de vue et montage : Sandra Bühler
Mixing: Quentin Aurat
Sous-titrage : David Bernagout

Cette série d’entretiens fait partie du projet de recherche artistique « Homo Photosyntheticus » de Ewen Chardronnet et Maya Minder.

Le projet Homo Photosyntheticus est une co-production Antre Peaux / ART2M-Makery et est co-financé par le programme « Art et développement durable : les acteurs culturels s’engagent » de la Région Centre-Val-de-Loire et par le programme Europe Créative de l’Union Européenne (projet More-Than-Planet).
https://www.makery.info/
https://www.more-than-planet.eu/

                           

« Financé par l’Union européenne. Les points de vue et avis exprimés n’engagent toutefois que leur(s) auteur(s) et ne reflètent pas nécessairement ceux de l’Union européenne ou de l’Agence exécutive européenne pour l’éducation et la culture (EACEA). Ni l’Union européenne ni l’EACEA ne sauraient en être tenues pour responsables. »

Le projet Humalga propose une évolution construite et alternative de l’espèce humaine au croisement de l’humain et de l’algue, un destin évolutif vers l’humalgue. Les artistes présentent des installations d’art biologique, associées à des publications, symposiums ou contextes théoriques de spéculation sur une trans-espèce créée biotechnologiquement par l’hybridation et la modification génétique de l’humain et de l’algue de telle manière que les deux organismes se présentent comme deux entités vivantes distinctes qui vont alterner xénogénétiquement d’une génération sexuelle (humaine) à une génération asexuelle (algale). Comme le précise Šebjanič sur son site internet, Humalga « explore notamment l’instinct de survie de l’homme en tant qu’espèce, évalue le projet dans le contexte de l’anxiété écologique actuelle, examine les questions bioéthiques impliquées et envisage des scénarios futurs impliquant l’humalgue »

Au cœur de la recherche, les artistes proposent des « wet symposiums » publics animés par l’engagement d’experts/chercheurs qui contribuent ainsi à la formation même de l’œuvre d’art. Comme argumente Petrič, « en tant que projection composite, l’humalgue est un outil heuristique qui nous éloigne de l’avenir normal, continu, anticipé, et qui, ce faisant, nous permet non seulement d’observer les paradigmes et les contextes qui définissent l’humanité, mais aussi d’appliquer un nouveau discours, la terRabiologie. »

Le projet Homo Photosyntheticus est une co-production Antre Peaux / ART2M-Makery et est co-financé par le programme « Art et développement durable : les acteurs culturels s’engagent » de la Région Centre-Val-de-Loire et par le programme Europe Créative de l’Union Européenne (projet More-Than-Planet).
https://www.makery.info/
https://www.more-than-planet.eu/

                           

 

« Financé par l’Union européenne. Les points de vue et avis exprimés n’engagent toutefois que leur(s) auteur(s) et ne reflètent pas nécessairement ceux de l’Union européenne ou de l’Agence exécutive européenne pour l’éducation et la culture (EACEA). Ni l’Union européenne ni l’EACEA ne sauraient en être tenues pour responsables. »

À l’occasion de l’ouverture de l’UrsuLab en octobre 2021 et du démarrage de la résidence Homo Photosyntheticus de Ewen Chardronnet et Maya Minder, les artistes se sont entretenus avec le collectif espagnol Quimera Rosa sur leur projet Trans*Plant et le devenir photosynthèse.

Interview vidéo (crédits) © Ewen Chardronnet et Maya Minder
Co-réalisation (cadrage et montage) : Sandra Bühler

Traduction et sous-titrage : Arielle Estrada, Ewen Chardronnet, David Bernagout

Trans*Plant est un projet transdisciplinaire, initié par Quimera Rosa en 2016, qui utilise des systèmes vivants et est basé sur l’auto-expérimentation : c’est un processus qui implique une transition « humain > plante » dans différents formats. Le projet juxtapose des disciplines telles que les arts, la philosophie, la biologie, l’écologie, la physique, la botanique, la médecine, les soins infirmiers, la pharmacologie et l’électronique. Trans*Plant entend développer un projet qui s’implique dans les débats actuels sur l’Anthropocène à partir d’une perspective qui n’est pas basée sur « l’exceptionnalisme humain et l’individualisme méthodologique », mais qui aborde le monde et ses habitants comme le produit de « processus cyborg », de « devenir avec » et de « sympoïèse ».

Quimera Rosa nous engage à penser à une écologie non anthropocentrique devant « passer d’identités fondées sur des essences à des identités fondées sur des relations ». Ils nous expliquent le processus de transition humain>végétal incluant un protocole d’injection de chlorophylle auquel ils se sont expérimentés et qui, par les peurs, les fantasmes et les jugements qu’il génère, ouvre le débat sur le système identitaire. Le collectif l’affirme : « un processus d’auto-expérimentation n’est pas un processus individuel, il est toujours collectif ». Et nous rappelle que « obtenir une molécule pure de chlorophylle est aussi difficile que de se procurer de la testostérone auprès de l’industrie pharmaceutique et biomédicale ou du système juridique et sanitaire. Toute vie est brevetée », alertent-ils.

Le projet Homo Photosyntheticus est une co-production Antre Peaux / ART2M-Makery et est co-financé par le programme « Art et développement durable : les acteurs culturels s’engagent » de la Région Centre-Val-de-Loire et par le programme Europe Créative de l’Union Européenne (projet More-Than-Planet).
https://www.makery.info/
https://www.more-than-planet.eu/

Le projet Homo Photosyntheticus est réalisé dans le cadre de l’appel à projet 2022 de la Région Centre-Val de Loire et de la COP régionale « TRANSITION ÉCOLOGIQUE ET RESILIENCE : LES ACTEURS CULTURELS S’ENGAGENT »

  • Le projet Homo Photosyntheticus est réalisé dans le cadre du projet More-Than-Planet (2022-2025), co-financé par le programme Europe Créative de l’Union Européenne.
  • Le projet est mené conjointement par ANTRE PEAUX et MAKERY avec le soutien de la Fabrique d’Usages Numériques de Tours (37000).

                           

« Financé par l’Union européenne. Les points de vue et avis exprimés n’engagent toutefois que leur(s) auteur(s) et ne reflètent pas nécessairement ceux de l’Union européenne ou de l’Agence exécutive européenne pour l’éducation et la culture (EACEA). Ni l’Union européenne ni l’EACEA ne sauraient en être tenues pour responsables. »

An Emmetrop – Antre Peaux association production

Dates (Period): 18/10/19 – 18/01/2020

All details here : http://green.rixc.org/ou-ert-phytophilia-chlorophobia-situated-knowledges-2-1/

This project has been supported by the European Union’s Creative Europe programme GREEN (Green Revisited: Encountering Emerging Naturecultures) in collaboration with Bandits-Mages and ENSA Bourges.

More about the global project Green Revisited here : http://green.rixc.org/

 

 

An event by the Makery medialab

How can we foster relationships between art practices and health and biomedical research? How can art raise issues of equity in access to healthcare? What kind of vocabulary and methodologies can we use to engage and encourage interdisciplinary collaborations that might actively contribute to supporting vulnerable or sick people, or those who are victims of discriminatory access to healthcare services? And how can we respond to urgent issues such as the exclusion of marginalized groups from healthcare services, global migrations, the collapse of environmental health and the need for radical healthcare in these pandemic times?

Open Source Body is a transdisciplinary festival held every two years by the Makery.info medialab to create opportunities for encounters and collaborations between artists and professionals in the fields of healthcare and biomedical research. In 2021, Open Source Body has partnered with the Cité Internationale des Arts and Volumes Lab & Foodlab in Paris to host three days of talks, discussions, workshops and performances. Open Source Body was organised as part of ART4MED.EU (2020-2022), an initiative co-funded by the Creative Europe program of the European Union.

OPEN SOURCE BODY          ART4MED          MAKERY

 

PROGRAM:

CITÉ INTERNATIONALE DES ARTS

Jeudi 20 mai, matinée : Anthropologie, féminisme, postcolonialité et soins radicaux

Natasa Petresin (Fr/Si), Cité Internationale des Arts – modération
Emilia Sanabria, CNRS
Aniara Rodado
Luiza Prado
Paloma Ayala, Badlab Collective

Thursday, May 20, Afternoon : ART4MED, Art Meets Health and Biomedical Research

Ewen Chardronnet – modération
Adriana Knouf, Miha Tursic – Waag, Nl

Emilia Tikka, Erich Berger, Oula Valkeeapa, Lena Valkeepa – Bioart Society, Fi
Shu Lea Cheang, Vivien Roussel – Art2M/Makery, Fr
Helena Nikonole & Lucy Ojomoko, Jurij Krpan & Simon Gmajner – Kersnikova Institute, Si

Friday, May 21, Morning : Endocrine Disruptors and Public Action Design

Ewen Chardronnet – modération
Aliens in Green: Bureau d’études + Špela Petrič
Mariana Rios Sandoval (CNRS)

Friday, May 21, Morning : Ensargasse-Moi

Annabel Guérédrat

Friday, May 21, Afternoon : Photosymbiosis and Human Health – panel 1

Jens Hauser (Medical Museion Copenhagen)
Myra Chavez (Anatomy Institute, Bern University)

 Friday, May 21, Afternoon : Photosymbiosis and Human Health – panel 2

Jens Hauser – modération
Maya Minder & Ewen Chardronnet
Quimera Rosa

20-22 mai, petite galerie de la Cité Internationale des Arts

Seconde peau – soft walls, patch.e.s & soap
Exposition by Nathalie Harb & Benoit Piéron

VOLUMES LAB & FOODLAB

Saturday, May 22, Afternoon

Echo of Leaf and Body, workshop by BabLab Collective

Green Open Food Evolution, workshop by Maya Minder

ICTUSCORDIS, performance de Janus Alez Luznar

Ictus Cordis · ICTUSCORDIS performance recorded @ OpenSourceBody – Paris 22.5.2021

 

©Quentin Chevrier
©Quentin Chevrier
©Quentin Chevrier
     

Kina Madno est artiste et membre de Quimera Rosa. Elle a fondé et initié UrsuLab, le biomédialab d’Antre Peaux. À cette occasion nous avons mené un entretien pour nous éclairé sur ce que sont les biolabs.

– What is your experience of biolabs?

My experience in biolabs has begun in 2017, in the Etopia Center of Arts and Technologies of Zaragoza, Spain, as part of an artistic residence of the Quimera Rosa collective, to which I belong. Etopia has a professional lab supervised by a team from the University of Zaragoza, and a biologist trained us to use this laboratory.

Then, this training has continued in Barcelona, as part of a program co-supported by Hangar, Center of Production and Research in Visual Arts, and the Biomedical Research Park of Barcelona. An initial training in the PRBB in a lab (BSL3 level) on cell cultivation was followed by a biomedical research program in the Hangar biolab. With an ongoing collaboration with Hangar, the new version of its biolab occurred at the same time as that of UrsuLaB, and we have been able to pool knowledge. We also set up temporary labs as part of workshops in the Davis University, California, and the Goldsmith University in London. Finally, as part of various projects, we had access to the Ars Electronica biolab in Linz, Austria, and to the one of the Kerniskova Institute in Slovenia.

– In a few words, what is the UrsuLaB?

UrsuLaB is a new place-tool installed and supported by Antre Peaux. It’s constituted by a biology laboratory (BSL1 level, WHO accredited for its educational activities with non-pathogenic organisms), a grain stock / grain bank as well as a documentation center. It is intended to work in cooperation with different Antre Peaux sectors, to welcome artists, scientists, school groups, vegetable producers, farmers, teachers, for research, testing, transmission activities and meetings. UrsuLaB aims to diversify and put existing audiences in touch, building bridges between urban and rural worlds. UrsuLaB also offers an articulation between the local and the global, which seems to us indispensable to avoid the current nationalist tendencies. UrsuLaB is also a tool to carry out actions outside the walls from an art, science, and ecology perspective. Finally, UrsuLaB is a motor for the ecological transition of Antre Peaux.

- In a few words, what has been the progression?

The progression starts with a long time companionship between Antre Peaux and Quimera Rosa. Many prefiguration activities in the form of residences, workshops, and events, have taken place to establish the basis of UrsuLaB creation. No such biolab existed in France and the anchoring of Antre Peaux in the territory for over 35 years, the quality and diversity of its equipment as well as its professional team made it the ideal place for this project. It is from these bases that a file was produced to be presented to the Carasso Foundation. After having received a favorable answer and a significant support from their part, we began the works and equipment. From there, we reinforced our institutional partners, in particular the Centre-Val de Loire Region and the DRAC, as part of the revival plan, as well as meetings with actors from the territory. And we could, despite the pandemic situation, welcome artists and local students in residency, as well as mediations with specific audiences (schools, EHPADs), and online activities.                                                    

- Where does the word UrsuLaB come from?                                                                                                         

The name UrsuLaB is a tribute to the science -fiction author Ursula K. Le Guin, who, in her novels, has alluded for many decades to the ecological crisis we are living now. The choice of this name also establishes a feminist anchoring to address the current challenges, which is why we define UrsuLaB as a female laboratory. And lastly, a dimension that seems key to us, is that she insisted on the necessity to create new tales to be able to change the present. And contrary to many catastrophic stories, she proposed non dystopian ones (which does not mean they are utopian).

- How do you see it in a more or less near future?

To make the link with the preceding question, and following Le Guin inspiration, I would say that UrsuLaB could participate in the creation of attractive presents and possible futures, in the anchorage of synergies between various types of actors to grasp the current problems and create dialog. In practical terms, and considering the many requests we have already received, at a local level as well as an international one before we even finish the works, I imagine that in the short and medium term, UrsuLaB will be a lab appropriated by increasingly different persons and that it may become a reference location able to create new synergies in the territory where it’s located, and that increasingly more partnerships will be established between the rural and urban worlds, between the private and the public, and that new educational branches will be created.

Plus à propos de Kina Madno et du collectif laboratoire Quimera Rosa à découvrir ici : https://quimerarosa.net/

Résidence réalisée dans le cadre de la Fabrique permanente de création “Mille et un plateaux” en décembre 2021.

Karine Bonneval, artiste visuelle en collaboration avec Shoï, artiste, musicien plasticien, vidéaste, performeur et chercheur. Un projet arts et sciences avec les scientifiques en biomécanique végétale. Eric Badel, INRAE PIAF (Clermont Ferrand), Emmanuel De Langre, LadHyX (Paris) et Nicolas Visez, laboratoire PC2A (Lille). En partant d’un outil mis au point par des scientifiques et des programmateurs permettant de visualiser les mouvements des branches et des feuilles sous différents vents, l’idée est de créer un environnement sonore et visuel, une installation qui montre la complexité et la beauté des interactions entre l’arbre, le vent et l’humain : adaptation de la structure, échanges de COV (Composés organiques Volatiles), de pollen anémophiles, pollution.

 

« Dans le cadre des résidences EMARE (European Media Artist in Residence Exchange) organisées par le réseau EMAP (European Media Art Platform), l’Antre Peaux, membre d’EMAP a accueilli Sophie Hoyle.

Au cours de sa résidence dans l’UrsuLaB, le bio-lab de l’Antre Peaux, Sophie a déployé son projet Chronica.

Chronica (2021) vise à explorer les expériences partagées de la maladie chronique, du handicap et du traumatisme collectif à travers de multiples formes de marginalisation sociale mais aussi des formes de guérison collective et de connaissance corporelle autonomes par rapport au système de santé. L’artiste a donc, au cours de sa résidence, expérimenté différentes « mesures » ou « marqueurs » biologiques du traumatisme dans le corps, dans les cellules de la peau et les tissus musculaires comme le fascia, en utilisant l’Ursulab pour des explorations bricolées et spéculatives sur le corps plutôt que la recherche scientifique.
Son travail s’est aussi déployé dans le Houlocène, studio-corps de l’Antre Peaux.

Vivant elle-même avec une maladie chronique et des handicaps liés, notamment à un traumatisme, Sophie raconte à travers son travail, ses expériences personnelles en tant que personne homosexuelle, non-binaire et membre de la diaspora du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord pour explorer la dimension politique des questions de handicap, les inégalités en matière de soins de santé et l’histoire des technologies biomedicales.

Chronica s’écrit aussi à partir des expériences d’autres artistes en situation de handicap.

A Bourges, par exemple, un travail avec un.e artiste danseur.se berruyer.e s’est déroulé. Sophie a été accompagnée sur la prise de vue de ce travail chorégraphique par un autre artiste berruyer.

Avec l’arrivée du COVID, les objectifs initiaux du projet ont dû être modifiés et adaptés.
Ainsi, la première partie de la résidence a lieu à Londres, lieu de résidence de l’artiste, en février. Pour cette première partie de résidence, Sophie Hoyle s’est appuyée sur différents réseaux d’artistes de la ville pour discuter du handicap et de la psychiatrie transculturelle ».

Discover the artist Sophie Hoyle. British artist and writer, she addresses in her work the intersectional approach of post-colonial, queers, feminist issues, as well as disability and critical psychiatry.

Interview réalisée par Sacha Leclerc lors de sa résidence à l’Ursulab (Antre Peaux) (VOSTFR/EN)

Pour aller plus loin :

The whole of her work on her vimeo.

Makery met her before her residence EMARE – European Media Art Residency – at the Antre Peaux in Bourges 

Article Makery FR
Article Makery EN

Lors du werkleitz festival 2021, ielle à tenu.e une conférence en ligne autour de son dernier projet Chronica :

Werkleitz Festival

 

 

A residency from January 18 to 22 Writing New Worlds Residency with Emilia Sanabria and Aniara Rodado. 

HealingEncounters will spend a week in an immersive speculative writing residency hosted by UrsuLab, a biomedia lab that takes its inspiration from science fiction writer Ursula Le Guin. The residency builds on a first science fiction writing experience between Joe Dumit and Emilia Sanabria as part of an invitation from the journal American Ethnologist to speculate on futures post-Covid. It draws inspiration from afro-feminist expertise on engaging otherwise with futures and will take up practices offered by queer Afrofeminist trouble-maker Alexis Pauline Gumbs. We will be joined by Joe Dumit (UC Davis), Kris Peterson (UC Irvine) and Aniara Rodado (Ecole Polytechnique).

 

Le chant du monde (world’s song) is a residence proposal within UrsuLaB, an interdisciplinary resources and research center on the basis of partnerships as open as possible. This space located in the artistic friche (wasteland) of Bourges, that summons both fiction and reconciliation with the Living , is a place of exploration, of cohabitation to see again the world as a forest.
 
Faced with a crisis that calls into question our proximity ties, sweeping in the light the dust of inequalities created by our society, we can ask ourselves how to establish a link between man and plant. 
 
Faced with this sanitary situation, the plants become companions, first-class confidants. They are here, next to us, in our quarantined interiors, they bring joy to our days, filling the boredom by means of their living organism presence.
 
The constraint developed by the confinement becomes a source of reflection on the use of the present means to establish exchanges but also to create new ways of getting closer, to pacify our human bodies and also our vegetable bodies.
 
“Do you speak to your plants?"
You must talk to them. I tell them: Well, you are so pretty. Yesterday, I cut a little leaf. Well, it bothers you, I see it, it must be removed, there.” used to answer me Mrs Brants, 84, living in the retirement home,Terre-Nègre in Bordeaux.
 
I propose to you this experience, this travel of an interaction inter-species between you and me, but especially between us and them. 
Crisis comes from the Greek word Krisis, its definition is manifold. For example, it defines the stage of an illness where we tend towards getting better or the worst.
Here, it is a call to imagination, to reinvent, to share the call of the vegetable! 
Let’s recreate a relationship of housemates between man and plant and all organisms living with us this uniquely human confinement. 
Based on her anthropological works on the globalisation of the ayahuasca rituals, a psychotropic potion from the Amazon, Emilia Sanabria will question the efficiency of healing mechanisms. The ayahuasca rituals are multispecies mechanisms where the human-plants/worlds relationships are at stake. These mechanisms transform the attention modes. If, in the western world, the focus is on the pharmaceutical efficiency of the plant, the traditional healing practices show the importance of the ritual setting, of the way the space is maintained and the utmost importance of the care given to things.
 
Based on his works on environmental geography, readily qualified as gaiagraphic, Denis Chartier will question the efficiency of the response mechanisms to the ecological disaster and to the healing to the “territorial body”. After a short recall of what locks the political ecology proposals (in the Amazon, in international conferences, etc.), he will show, through the presentation of the winegrowers practices in natural wines in the Cher and Beuvron valleys, the paramount importance of care, its resonance with other than humans, visible or invisible, in order to fully build new manners of multispecies dwelling.