Mouvements fantômes & Veritas Ventriloquist

Mouvements fantômes, membres miroirs de Alexis Degrenier 
Après des études de percussions classiques et de composition, Alexis Degrenier décide d’emprunter des voies aussi multiples qu’éloignées, invoquant aussi bien la musique de G. Ligeti que les systèmes métriques du Maqam, des musiques du Moyen-Orient, les pulsations des mécaniques du quotidien, ou encore les musiques du Centre France en passant par l’étude de l’écoute oblique des espaces sonores. Il puise son inspiration dans la littérature ou la philosophie pour en extraire ce qu’il désire transformer : le concept en affect. 

Dans sa pratique instrumentale, il apprend autant de la tradition orale que de la musique écrite et décide de conjuguer les formes pour son solo de percussions et objets « Mouvements fantômes, membres miroirs ». Dans cette œuvre qu’il désire mouvante selon les espaces et les possibles, le temps se transforme en durées pour devenir un battement (in)épuisé. Il collabore aujourd’hui avec La Tène, l’ensemble Minisym, le projet « In C », le groupe Tanz Mein Herz, l’Insub Meta Orchestra, le trio de percussions Cerbère, co-compose OutreNoir (avec Golem Mécanique), réalise les musiques des films de Rose Lowder et compose la musique du spectacle « À l’Ouest » de la chorégraphe Olivia Grandville. En 2022, il devient enseignant intervenant en musique-s à l’ESACM (école d’art de Clermont- Ferrand). En novembre sortira son premier disque solo « La mort aura tes yeux » chez Standard in-fi et Murailles Music.

Veritas Ventriloquist (2020-2022) de Lottie Sebes
Performance avec machines à coudre, pédales d’effets et de machines à coudre, microphones électromagnétiques, talk-box, bande magnétique, objets trouvés, 20 min.

Veritas Ventriloquist est une performance et une œuvre sonore qui questionne, transforme et exploite les liens historiques entre le genre, la voix et les technologies. Au cœur de cette performance se trouve la Veritas Machine – une interface femme-machine bruyante et dynamique –, fabriquée à partir de machines à coudre démantelées et reforgées, repensée comme un instrument et un synthétiseur vocal. Cet objet est un ensemble, un appareil et un système relationnel de composants technologiques principalement utilisés par des femmes. Des boucles de matériel d’archives et de sons électromagnétiques sont enroulées dans les mécanismes des machines à coudre, combinées à leurs pédales piratées. Tout résonne dans la cavité buccale de l’artiste. Le corps devient la chambre d’écho d’une généalogie où les machines et les médias ont historiquement imprimé leurs codes genrés. L’étouffement et l’agression s’infiltrent entre les fissures des postures et des regards féminisés. Le bruit ventriloque de la machine fait irruption par la bouche pour former une agence partagée par laquelle une voix cyborg peut défier les limites de sa propre histoire genrée.

Lottie Sebes
https://www.lottiesebes.com/
Lottie Sebes est une artiste, chercheuse et conservatrice, basée à Berlin et originaire de Sydney en Australie. Animée par ses recherches en archéologie des médias, elle est fascinée par les vies passées, les significations culturelles et les agences vivantes des technologies anciennes et nouvelles.

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sam. 5 novembredim. 20 novembre 2022

Rencontre Internationale Monde•s Multiple•s

Multi-médias & multi-joueurs

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