2. Créations sonores
« Chères amies, chers amis, valeureuses accointances, vagues connaissances et agréables inconnu-es,
Ce furent deux années étranges. Et celle-ci s’annonce non moins bizarre.
S’il y a une leçon qu’il nous faut retenir de ces deux dernières années, c’est que tout ça — cette humanité que l’on croyait acquise — est encore bien plus fragile qu’on ne l’avait pensé. Et notre réponse face à cette donnée ne peut pas être, ne doit pas être, les montées de droites extrêmes, racistes, sexistes et xénophobes.
 
C’est le nouvel an, et vient avec lui l’idée des bonnes résolutions habituelles. Plutôt qu’abandonner ces bonnes résolutions dès la mi-janvier, voyons là une opportunité de concevoir et de donner forme à un nouveau monde. Et prenons-y du plaisir. Un sourire aux lèvres, c’est avec désir et joie que nous entamerons la construction imaginale d’un autre monde, un monde qui ne sera pas le leur, un monde qui ne sera pas soumis à la médiocrité de leurs imaginations atrophiées. Un monde qui ne sera pas fait de peur et d’angoisse. Un monde face auquel il est si facile de s’indigner, mais face auquel il est plus difficile d’opposer de l’imaginaire. Un imaginaire renouvelé, qui se sera départi des notions malades de productivité, de rentabilité, de reconnaissance, de réussite.
Un monde où chaque minute, chaque heure, chaque jour de nos vies comptera réellement. Nous ne voulons plus d’un monde où tout ce qu’il nous restera, ce sera la mémoire du temps que nous avons passé à ne rien faire, et du temps que nous avons passé (et perdu) à vouloir commencer.
 
Un monde où nos vies ne seront plus prisonnières du joug de l’économie de marché et où ce diktat s’envolera comme une feuille morte prise dans la tempête de nos cœurs enamourés.
Au milieu de cette folie totale, alors que la société s’effondre sur elle-même dans le chaos le plus total, n’oublions pas de de créer. Sous le corps social, nos rêves tourbillonnants et nos désirs convulsés sont une usine surchauffée. Car si l’on n’est jamais assez triste pour que le monde soit meilleur, celui-ci n’est jamais assez beau pour que nous arrêtions de rêver.
Et si ton cœur désespère, n’oublie jamais, ami, que c’est au cœur de la nuit, dans l’obscurité la plus profonde et la plus dense, que l’on peut voir les étoiles.
 
William Burroughs a dit : « L’intégralité du système existant peut être évacuée par le rêve si l’on trouve assez de personnes pour rêver au niveau de Gysin. »
Je l’écrivais il y a quelques années déjà, mais ceci est encore plus d’actualité que jamais : rêvons dangereusement, outrageusement, et faisons en sorte que quelque chose qui n’existait pas avant nous, qui n’existerait pas sans nous, arrive.
Donc cette année, mon souhait pour chacun de nous est donc des plus petits et des plus simples : Rêvons. Opposons de l’imaginaire à leur imaginaire. Libérons, relâchons, déchaînons nos imaginaires. Et jetons en l’air la poussière de ce monde cage que nos cœurs ne peuvent plus supporter.
« Our love can destroy this whole fucking world. » —Tetsuo
 
Votre dévoué,
Vincent Capes »
Programmateur, fondateur et pilote de Zo – Anima à Nîmes.
 
Anima nous proposera un programme Hacker le réel les 3 et 4 juin 2022. Programme à découvrir ici : https://antrepeaux.net/hacker-le-reel/

Pendant les Rencontres Mondes Multiples 2020, l’artiste Konrad Korabiewski nous présentait son projet en cours : Krafla.
Alors qu’il aurait dû être en résidence pendant 2 mois à Bourges dans le cadre de notre partenariat avec le réseau EMAP-EMARE, c’est en ligne qu’ont été, pour cette fois, présentés l’artiste et son travail.

Konrad Korabiewski · Skeyti

Un paysage sonore cinématographique et une composition hautement atmosphérique, reflétant des circonstances islandaises distinctes, et comprenant des enregistrements d’un vieux message morse de 1976.
Pièce gagnante du concours international d’art sonore “Europe – Un panorama sonore” 2011.

Krafla est une oeuvre à la fois sonore et visuel résultant d’enregistrements réalisés à la centrale géométrique de Krafla, en Islande. Parti à l’écoute des calderas (chaudron en portugais) et du chant des forages, Konrad Korabiewski enregistre et puise les bruits sourds de cette région volcanique jusqu’à 4m de profondeur.

Une nouvelle résidence de création est programmé pour l’automne 2021 à Bourges. Pendant 2 mois, Konrad Korabiewski poursuivra son travail autour du projet Krafla en profitant notamment de la table d’édition 16mm cédée à l’Antre Peaux par Boris Lehman.

 

Skálar | Sound Art | Experimental Music · Anna Friz | Konrad Korabiewski | Krafla (New York Times Magazine edit)
 

Enregistrements audios sur le terrain : Anna Friz & Konrad Korabiewski, pour la publication de Sonic Voyages paru le 22/09/18 dans le NYT Magazine.

Ce projet a été relayé à l’automne 2018 par le New York Times Magazine dans un article intitulé “Sonic Voyages Issue” répertoriant des voyages à travers le monde, dans des zones constituant des environnements et paysages sonores particuliers, dont l’Islande, en faisant référence aux enregistrements effectués sur le terrain par Anna Friz et Konrad Korabiewski.

Présentation photos : Anna Friz
Projet, musique et réalisation en 2020/2021 : Konrad Korabiewski

Présentation du projet KRAFLA (en cours) lors du festival Werkleitz, Halle (Allemagne)

 

 

En novembre 2020 le média MAKERY rencontre l’artiste : une immersion dans son environnement de création.

Dans les entrailles de la Terre Mère avec Konrad Korabiewski (FR)

Résidence réalisée dans le cadre de la Fabrique permanente de création « Mille et un plateaux » en janvier 2021.

Compositeur en électroacoustique, Stéphane Joly est responsable de l’atelier Son à l’École Nationale Supérieure d’Arts de Bourges (ENSA Bourges) et enseignant au Conservatoire en classe de Musique Électroacoustique, il travaille la matière sonore, le field recording et pratique des interviews.

Anaïs Dunn porte son attention sur les qualités intrinsèques des matières, leur poids, leur chaleur, leur déplacement dans l’espace, leurs reflets, leur transparence. En découlent les questionnements et valeurs dans lesquels Anaïs développe son territoire de recherche.

Résidence réalisée dans le cadre de la Fabrique permanente de création « Mille et un plateaux » en février 2021.

Par-delà la Brume est un collectif brumeux de plusieurs personnes naviguant sur les vagues du “KissKerCoeur”. Elles recherchent par la narration spéculative, une manière de penser « le vivre ensemble » ! Emmener avec nous le monde, dans cette possibilité de voir par-delà la matière à travers le langage, la transmission, le partage, l’oralité, l’immatérielle… Tous ces horizons subtils remplis de vie et de possibles.

 

Par-delà la brume propose des aventures poétiques, seules ou à plusieurs via le streaming vidéo pendant leur semaine de résidence, du 8 au 14 février ! 

 

Par-delà la Brume est un collectif brumeux de plusieurs personnes naviguant sur les vagues du “KissKerCoeur”. 

Ielles recherchent par la “Narration”, spéculation, une manière de penser « le vivre ensemble » ! Emmener avec nous le monde, dans cette possibilité de voir par-delà la matière à travers le langage, la transmission, le partage, l’oralité, l’immatérielle… Tout.e.s ces horizons subtiles remplies de vie et de possibles.

À travers des biotopes imaginaires, nous tentons de penser nos interactions en phase avec nos engagements collectifs et individuels. Ils s’étendent dans les différents champs politico-socio tel que : le féminisme, l’écologie, le dé-colonialisme, la poésie, l’activisme discret, le multi culturelle, etc. Ces éco-systèmes fictionnels nous permettent de créer de nouvelles manières de nous déplacer, de conter des histoires.

L’envie n’est autre que de voyager en partageant le respect du vivant. Une forme d’accessibilité à l’imaginaire commun. Faire rêver par le présent. Le rêve proposant des possibilités laissant les médiums rejoindre le mouvement.
Si celui qui regarde par le télescope ne voit qu’un œil, c’est parce qu’il regarde dans un miroir ! Brisons la vitre et laissons les contes nous raconter, ils sont les pieds les mains et autres pensées. Par-delà le lieu et les déambulations numériques.

Noir total est une performance sonore héxa(6)phonique / ambient, post-rock, noise

Noir total” est une performance musicale en héxaphonie. L’auditeur est placé dans un “bain” de 6 points de diffusion sonore entre musique ambient, post-rock et noise. L’expérience est assurément introspective, voire onirique. L’imagination devient maître des lieux et des chairs. Si aucun message n’est suggéré, l’ambiance musicale, elle, incite à l’intime.

 

AntrePeaux · Shoon- Noir total

DRUMS SHOW est un moment-plateforme où des propositions de recherches, des tentatives de lives, prennent place en streaming, comme dans une série d’expériences en direct.

Suite à une pratique de la radio développée en collectif depuis près d’un an, nous avons entrepris d’utiliser les technologies de la télévision (régie audiovisuelle et dispositif multi-caméras) afin de produire un flux qui nous permet d’explorer de nouvelles scénographies.

Mais des questionnements subsistent: comment avoir des retours sur notre création quand les auditeurs sont à des milliers de kilomètres de ceux qui fabriquent le contenu ? En quoi sommes-nous dans une forme d’existence si elle s’approche d’un rayonnement à sens unique ? 

Par ailleurs, le dispositif audiovisuel veut être considéré comme une forme d’écoute dans laquelle les différents éléments de chaîne de production (présence des corps, lumières, cadrage…) nous permettent d’ancrer dans le direct, cette forme de création collective. 

Ce moment devient décisif parce qu’il est composé dans un seul et même espace-temps.

DRUMS SHOW était notre proposition finale pour le Festival Monde-s Multiple-s. 

Merci à l’Ensa Bourges et Antre Peaux pour leur soutien,
Merci à Lou Froehlicher et Flora Bouteille pour leur participation active pendant le direct.