Portraits d'artistes

Choir of Kin est une performance audiovisuelle du collectif Transformative Narratives, faisant dialoguer écologie, biologie, queer et théorie de la musique avec des notions queer de kinship (filiation) et notre relation à l’environnement. À partir des recherches scientifiques sur la symbiose et les formes de vie collectives, le projet remet en question l’individualisme et propose des stratégies de mutualisation, de construction de mondes sympoïétiques* et de soin radical. En mettant l’accent sur la polyphonie et l’utilisation de clusters**, un bio-système spéculatif est créé, utilisant les sons de diverses formes de vies. Ce Choir of Kin est un système de défense dissonant et résilient qui cherche à faire face aux traumatismes générationnels et environnementaux.

*Terme utilisé par Donna Haraway dans Staying with the Trouble (2016), signifiant “faire avec”. Contrairement aux modèles autopoïétiques qui postulent l’existence d’êtres fermés s’auto-équilibrant, la sympoïèse part du constat de leur interpénétration et de leur ouverture foncière.
** Résonance de plusieurs notes jouées simultanément. 
 

Le vendredi 18 novembre 2022, Noémie Grunenwald était l’invitée de Reine Prat pour le cycle Qu’as-tu fait de ta soeur, à l’occasion de la rencontre Monde-s Multiple-s. Parallèlement et pour poursuivre un peu plus la rencontre, j’ai eu la joie de mener un entretien avec l’autrice de « Sur les bouts de la langue. Traduire en féministe/s. » (éditions La Contre Allée)

Nous vous en proposons ici la lecture.

Isabelle Carlier : Votre livre commence par la question du lâcher prise. À partir de cette notion, comment, dans votre pratique de traductrice, décririez-vous votre rapport au temps ? Diriez-vous que vous vous fabriquez un espace physique et temporel comme condition à la création d’une traduction ? Et d’ailleurs ce terme de création, vous paraît-il juste ?

Noémie Grunenwald : Oui, très concrètement, l’aménagement d’un espace physique et temporel est pour moi déterminant. J’ai déjà traduit dans toutes sortes de conditions, mais certaines sont clairement meilleures que d’autres ! L’espace physique d’abord, car après avoir passé des années à travailler assise à des coins de table de cuisine, la possibilité que j’ai aujourd’hui de travailler dans un bureau dédié, ou quelquefois en bibliothèque, m’est extrêmement précieuse. C’est davantage de concentration, moins de fatigue, un peu moins de mal de dos, un peu plus de permanence. C’est la possibilité de travailler entourée de mes archives, de mes références, ce qui m’aide beaucoup à créer.

Ensuite, l’espace temporel : c’est pour moi la condition première de la création. D’une part, depuis que la traduction est devenue mon activité principale et que je n’ai plus besoin de la caser entre deux services effectués dans une brasserie quelconque, c’est beaucoup mieux ! D’autre part, je traduis principalement des livres qui me demandent chaque fois entre trois et six mois de travail, au cours desquels presque personne ne me demande de comptes. J’ai donc besoin de pouvoir me projeter, car le travail du texte est difficilement compressible. Si je dispose de quatre mois pour traduire un texte, mais que je passe les trois premiers à glander ou à faire autre chose, je n’ai aucune chance de pouvoir rattraper mon retard ensuite en traduisant 300 pages le dernier mois. Cela signifie organiser mon temps, prévoir les hauts et les bas de l’inspiration, anticiper les imprévus, les à-côtés, les invitations ici ou là, m’auto-contraindre à des plages de travail suffisantes, et concilier la traduction avec mes autres activités professionnelles et personnelles. Étant par ailleurs quelqu’une d’un peu angoissée dans la vie, j’ai besoin de me créer ce cadre temporel assez rigoureux pour ensuite pouvoir lâcher prise et me laisser aller à un état d’esprit plus créatif. J’ai donc un rapport au temps basé sur l’anticipation à moyen/long terme, teintée d’une affection toute particulière pour les délais à rallonge. Et c’est encore plus le cas maintenant que je fais aussi de l’édition !

Et oui, je pense qu’on peut tout à fait parler de création pour la traduction, c’est d’ailleurs ainsi que les traductions sont traitées dans le droit, comme œuvre de l’esprit, car le processus de production d’une traduction est un processus créatif. Mais je dois reconnaître que la distinction entre création et imitation/représentation me rappelle un peu trop la distinction patriarcale entre production et reproduction, donc les stratégies de distinction visant à faire reconnaître la traduction comme la création « noble » d’un-e artiste, qui serait de nature profondément différente d’autres formes de travail du texte réputées plus « techniques » (édition, correction, par exemple) ne m’intéressent pas. Je suis davantage sensible à une conception de la traduction (ou même de l’écriture) comme processus collectif de travail du texte.

Vous racontez votre background, votre histoire punk. Quel est votre rapport à la marge ? aux marges ?

Je dirais que mon rapport à la marge est d’abord un rapport subi. Le rejet par les autres et le décalage encore ce qu’on est et ce que les autres attendent de nous, mais surtout les discriminations concrètes dans l’accès aux droits et aux opportunités, et les sanctions violentes des écarts à la norme, tout cela vous place dans des marges. Après, pour survivre à cette marginalisation forcée et ne plus simplement la subir, on doit trouver des moyens pour habiter les marges, pour se les réapproprier, pour les revendiquer, pour en faire une force. C’est d’abord un mécanisme de survie, mais au final, ça devient un rapport au monde car on n’a pas le choix. Et au bout d’un moment, on se rend compte qu’on est plein à être dans les marges, parfois pour les mêmes raisons, parfois pour des raisons très différentes, mais qu’on a peut-être un rapport comparable à la survie, ou au moins une petite base commune pour essayer de se comprendre. Depuis l’environnement social où j’ai grandi, la culture punk d’abord, puis la communauté LGBTI/transpédégouine, ont représenté pour moi des apaisements ponctuels de la solitude et des formes vivables et même souhaitables d’occupation des marges. Puis j’ai rencontré d’autres formes d’occupation des marges qui n’étaient pas les miennes mais avec lesquelles je pouvais dialoguer. Donc pour moi, les marges c’est tout simplement le monde des possibles. Et je dis ça sans romantisme : il s’agit bien en premier lieu d’un espace subi et violent. Mais c’est la norme, le centre, la culture légitime qui sont à l’origine de cette violence, donc en plus d’être relativement inaccessibles et ennuyantes, celles-ci ne me semblent pas très fréquentables. Alors je préfère les marges de manœuvre.

Cela dit, en prenant un peu de recul théorique, je regarde aujourd’hui avec un peu de circonspection l’intégration très réussie du vocabulaire de la marge et du centre dans les institutions traditionnelles, comme l’université par exemple, ou encore dans le milieu artistique. J’ai parfois l’impression d’assister à une fétichisation essentialisante de ces marges, supposées être intrinsèquement des lieux de liberté ayant pour but ultime de venir questionner le centre. Or, on a peut-être tendance à oublier que ce qui conditionne l’existence de la marge, c’est justement son rapport au centre (et inversement), donc que ce sont deux entités qui se cultivent mutuellement au moins autant qu’elles s’opposent. Et ce n’est pas parce que des marginalisé-es réussissent à se réapproprier positivement le peu d’espace dont ils et elles disposent qu’il faut pour autant les y confiner.

Est-ce que vous diriez que vous êtes venue de façon DIY (do it yourself) à la traduction pour aller vers un sens accru de la précision ? Ceci relèverait-il d’un sens finalement assez logique, rétrospectivement ? Je pose cette question, car l’attention à une exigence et à une justesse (proche de la notion de justice) est quelque chose de commun, depuis mes observations, à beaucoup de celles et ceux qui ont une histoire Punk.

Il y a sans doute quelque chose de ça dans les raisons qui m’ont en premier lieu poussée à traduire. J’évoluais alors dans un univers militant, entourée de débats pour lesquels j’avais le sentiment que nous manquions de matière. C’est donc pour mieux comprendre certains sujets, pour étoffer le regard que nous portions dessus, que j’ai commencé à chercher ailleurs des ressources que j’ai fini par traduire. Puis il y a le fait de constater que plein d’autrices sont intégrées dans le débat ici avant d’avoir été traduites. En particulier les autrices étasuniennes, en raison de l’impérialisme culturel étasunien qui entraîne aussi dans son sillage les mouvements sociaux. Bien qu’elle témoigne de la richesse des discussions en cours et qu’elle soit fondamentale pour la vitalité des mouvements, cette intégration spontanée de la pensée d’autrices non traduites est parfois un peu trop approximative, puisqu’elle se base plus sur la réutilisation de leur pensée que sur l’expression initiale de celle-ci, ce qui peut parfois conduire à des quiproquos. Dans ce contexte, il me semble donc nécessaire de revenir au texte en lui-même, ce qui passe notamment par la traduction (même si celle-ci peut évidemment aussi représenter une forme de réutilisation). Donc j’imagine que, dans une certaine mesure, cela relève effectivement d’un besoin de précision.

Vous parlez dans votre livre de la traduction comme d’une pratique mesurée de l’approximation ? Quel est le sens de cette formulation ?

Il s’agit simplement de souligner à la fois l’impossibilité et la nécessité de la traduction. Quand je traduis, je ne suis jamais complètement sûre de ce que je comprends, ni de ma façon de l’interpréter (aussi bien dans le sens que dans le style). D’abord, parce que je ne suis pas dans la tête de l’autrice, et ensuite, parce que les équivalences strictes entre les langues sont rares. Mais mon travail, c’est justement de réduire le plus possible cette marge d’erreur, à la fois par un travail du texte suffisamment approfondi, mais aussi par une réflexion honnête sur mon rapport au texte et sur ma position vis-à-vis de celui-ci. En essayant de prendre conscience de toutes ces limites qui peuvent venir entraver ma compréhension du texte, je peux alors commencer à adopter une lecture « moins fausse » (pour reprendre l’expression de Sandra Harding), qui m’aide à la fois à mesurer et à contenir l’approximation.

Vous parlez de votre langue, le français, comme d’une langue déchue. Quel est le sens pour vous du déchu ? Et peut-on dire, à partir de votre travail de traductrice en féministe/s que vous participez à créer une autre langue qui serait le support à une autre Histoire ?

Lorsque je parle de langue déchue, c’est en contraste avec le terme de « langue mondiale » que j’emprunte à Pascale Casanova. La langue mondiale, c’est grosso modo la langue dans laquelle se font les échanges internationaux légitimés par le pouvoir : par exemple dans les relations économiques, les échanges diplomatiques ou les discussions scientifiques. Aujourd’hui, c’est l’anglais : c’est en anglais que se font les échanges commerciaux, les opérations financières, les publications scientifiques, etc. Pendant longtemps, ça a été le latin, et pendant un temps, juste avant l’anglais, ça a été le français. C’est en cela que je parle du français comme langue « déchue » : une langue qui a été un temps au centre de la planète, que tout le monde devait apprendre pour accéder à la discussion ou à la reconnaissance internationales, mais qui aujourd’hui est descendue d’un étage dans cette hiérarchie. C’est toujours une langue très parlée dans le monde, mais qu’il n’est plus indispensable de pratiquer pour accéder à la reconnaissance (de plus, le nombre de locuteur-rices d’une langue et son pouvoir symbolique sont deux choses différentes). Mais ça reste une langue très répandue qui n’est pas du tout en danger, en partie en raison de cet ancien statut « mondial », mais surtout du fait de l’histoire coloniale et de l’impérialisme de la France. C’est pourquoi j’insiste sur le fait que je traduis de la langue mondiale (l’anglais) vers la langue déchue (le français), car ce rapport de pouvoir entre deux langues dominantes conditionne en bonne partie mon rapport théorique et pratique à la traduction.

En traduisant, je ne crois pas participer à la création d’une autre langue. Mais peut-être plus d’un autre langage, d’une nouvelle façon d’occuper la langue, qui effectivement, permet de révéler d’autres dimensions de l’histoire et du présent, que les pratiques traditionnelles (androlectales, blanches, bourgeoises, par exemple) de la langue tendent à effacer. Donc je dirais qu’il s’agit plus de faire un usage donné de la langue pour faire vivre des strates de la réalité qui sont habituellement étouffées.

Vous énoncez à un moment vous sentir comme une actrice. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ? Quel rôle tiendrait l’actrice que vous incarnez dans un sens à la fois fictionnel et militant ?

Oui, je parle d’être comme une actrice lorsque je dois travailler à me vider au maximum de moi-même (de mes habitudes, de mes réflexes, de mes présupposés, etc.) pour incarner dans l’écriture les mots de l’autrice que je traduis. Dans la traduction, il s’agit bien d’interpréter le rôle de l’autrice pour lui servir de relais, et donc de se mettre autant que possible soi-même en retrait. Excepté que, comme pour le cinéma, le choix de l’actrice qui tient le rôle a un impact considérable sur la représentation du personnage, car elle a beau s’abandonner le plus possible au personnage, elle l’incarne tout de même à partir de ce qu’elle est, elle, dans sa chair (sa voix, son corps, qu’elle peut légèrement modifier à l’aide de régimes, d’orthophonie ou d’effets spéciaux, certes, mais dans des limites qui restent étroites) et dans son histoire (la résonance plus ou moins profonde de son parcours personnel avec celui de son personnage et/ou avec l’histoire qu’elle raconte). En traduction, c’est certes un peu différent, car le corps a moins d’importance dans la représentation, mais en tant que traductrice, notre histoire, notre sensibilité, notre compréhension du monde vont résonner plus ou moins profondément avec celles de l’autrice que l’on traduit. Et je pense que plus notre propre expérience est éloignée de celle de l’autrice, plus il nous faut fournir d’efforts pour nous éloigner de nous-même et nous rapprocher d’elle. Et plus on risque de proposer une interprétation ratée, même si ce n’est bien sûr pas une fatalité. (Et même si, d’un autre côté, la proximité présente elle aussi ses propres défis !)

Après, comme les actrices, on accepte des rôles qui sont plus ou moins bien taillés pour nous en fonction de la marge de manœuvre dont on dispose. On peut par exemple accepter un rôle qui nous demandera plus d’efforts parce que la difficulté stimule notre créativité, ou simplement parce qu’on a besoin de payer nos factures et que les considérations littéraires ou politiques passent alors au second plan.

C’est une analogie que j’aime bien car elle permet de comprendre que le choix du couple traductrice-autrice n’a rien d’anodin. Mais ça reste une analogie qui a ses limites : même dans le cas de bestsellers, la traductrice n’accède pas du tout à un statut comparable à celui d’une actrice, et la reconnaissance éventuelle dont elle peut bénéficier reste cantonnée à un milieu relativement confidentiel. Donc sauf rares exceptions, les enjeux en termes de reconnaissance économique et symbolique restent beaucoup plus limités, même s’ils ne sont pas inexistants. Mais en contrepartie, on peut travailler en pyjama, et ça, ça n’a pas de prix !

Quel lien faites-vous entre le Punk et le Queer ?

D’un point de vue personnel, c’est un lien tout à fait évident, car c’est dans leur mélange que je me suis construite. Et je parle là du punk et du queer en tant que mouvements (contre-)culturels et politiques, pas de leurs développements mainstream et/ou universitaires. Mais bref, ce sont deux aspects de ma vie qui se sont nourris l’un l’autre et qui déterminent profondément mon rapport au monde. Une bonne partie de mes ami-es, de mes camarades, de mes projets et de mes façons de faire sont issues de ce mélange des deux. Le punk et le queer, c’est d’abord tous les groupes de queercore, mais c’est aussi les queeruptions dans des squats à travers le monde dans les années 2000, c’est les zines et les brochures diffusées dans les distros et les assos, c’est les cortèges rabat-joie qui sont jamais contents dans les manifs et les pride, c’est les pétasses en léopard et les camionneuses en cuir, mais surtout, c’est une vision commune du politique comme un espace de conflits et d’articulations parfois complexes mais nécessaires. C’est la volonté d’accorder la fin et les moyens, dans le refus commun d’un idéal désincarné. C’est s’accorder sur le fait que, ok, si on ne peut pas danser, ce n’est pas notre révolution, mais pour autant, danser ne suffira pas à faire la révolution. C’est prendre conscience de ce qu’on peut faire ici et maintenant à notre échelle, de notre marge de manœuvre individuelle et collective, tout en gardant à l’esprit qu’on ne veut pas simplement s’aménager un coin tranquille, mais continuer à emmerder le monde. Le tout avec évidemment plein de désaccords, de déchirements et de prises de tête, car c’est ça la vie ! Aujourd’hui, à mon tout petit niveau, je crois que le travail que j’essaie de mener à travers les éditions Hystériques & AssociéEs traduit assez bien cette perspective queer-punk qui m’imprègne.

Vous consacrez tout un chapitre sur le fait d’apprendre. Sur ce que vous apprenez grâce à la traduction, et surtout grâce à la traduction en féministe/s. Je voudrais vous inviter ici à regarder une très courte interview de nathalie Magnan pour la revue Monstre : https://archive.org/details/nathaliemagnantheoriciennedesmedias
Dans cette interview, à partir de la minute 6:18, Nathalie mentionne une anecdote à propos d’une traduction du Manifeste Cyborg de Donna Haraway. En vous lisant, il est assez clair que vous-même vivez des transformations au cours de la traduction. Est-ce que dire « tomber en amour » est juste ?

Jusqu’à présent, ça ne m’est encore jamais arrivé de « tomber en amour » avec un texte ou une autrice en cours de traduction, comme le décrit Nathalie Magnan au sujet de la traductrice avec qui elle a collaboré pour traduire Donna Haraway et qui n’était initialement pas très sensible au propos de l’autrice.

En revanche, la traduction est parfois pour moi un moyen d’exprimer mon amour pour un texte et/ou une autrice. Si j’ai autant insisté pour que se fassent les deux dernières traductions de Dorothy Allison chez Cambourakis, ou si j’ai mis autant d’énergie à éditer les traductions de Joan Nestle avec Hystériques & AssociéEs, c’est parce que ces autrices et leurs textes ont profondément marqué ma vie et m’ont touchée à un endroit suffisamment intime pour qu’on puisse effectivement parler d’amour. (Même si ça reste un amour à sens unique, puisque de leur côté, bien qu’elles apprécient ma démarche, elles me connaissent à peine.) Dans ces cas-là, la traduction (et éventuellement l’édition, la diffusion et la promotion) me sert à exprimer cet amour, à le partager avec le monde, et à rendre à l’œuvre un peu de ce qu’elle m’a apporté. Souvent aussi, cet amour ruisselle et se partage avec les autres personnes impliquées dans l’édition du projet. Alors on s’engage ensemble pour un texte en conjuguant nos façons d’aimer.

Mais je ne veux pas pour autant romantiser la traduction, car on risque ensuite de tomber dans le piège bien connu des professions littéraires et artistiques, qu’on imagine trop souvent comme les espaces d’un don de soi simplement motivé par la sincérité et le sentiment. Si mon sentiment d’amour pour une autrice ou un texte est réel, cela ne signifie pas pour autant que les choses se font ensuite toutes seules comme par magie ! On parle bien d’une pratique textuelle qui se construit et s’affine avec le temps, l’expérience, la confrontation, la coopération, la réflexion, etc., c’est-à-dire d’un travail intense, continu et rapproché. Le sentiment d’amour ne garantit rien en lui-même et doit s’accompagner d’un sentiment de responsabilité : comment faire pour aimer au mieux ? En traduction, je trouve qu’une réflexivité sur sa propre pratique et de bonnes conditions de travail sont deux éléments qui aident à aimer correctement.

Par ailleurs, la traduction est aujourd’hui mon métier, donc il m’arrive aussi d’accepter de traduire des textes dont je ne suis pas amoureuse, soit parce que je trouve cela intéressant pour d’autres raisons, soit simplement parce que j’ai besoin de gagner ma vie. Mon rôle est alors de simuler un amour suffisamment convainquant pour que le texte ne pâtisse pas de ma distance ou de ma tiédeur, ce qui, en soi, est aussi passionnant ! On passe alors de l’amour d’un texte en particulier à l’amour de la traduction en général. Car c’est vrai que toutes mes traductions me transforment et m’apprennent beaucoup, y compris celles qui me sont moins viscérales. S’imprégner d’une écriture, d’une façon de dire et de penser, d’une histoire et d’un univers, c’est en apprendre beaucoup sur le monde et se familiariser avec différentes manières d’écrire, ce qui est extrêmement précieux.

Mais s’il est vrai que l’amour n’est pas indispensable et que je peux composer avec une distance, une froideur, voire une indifférence envers un texte, j’ai tout de même des limites : la haine, le rejet et la désapprobation trop profonde. Je ne m’imagine pas me lever tous les matins pour traduire des réactionnaires ou d’autres ennemis politiques simplement pour l’adrénaline de la performance traductive que cela représenterait. J’ai suffisamment de problèmes comme ça, et pas assez de temps à perdre. Quel que soit le plaisir qu’on peut prendre à la pratique de la traduction en tant que telle, je ne pense pas qu’il soit pertinent de la déconnecter du texte en lui-même et des fins qu’il poursuit.

Enfin, pour en revenir à la question de l’invention de langages, et par effet de similitude avec les jeunes que vous mentionnez dans votre livre qui ont développé la capacité de parler plusieurs langages (de la rue, de l’école, des administrations, …) avez-vous le sentiment aujourd’hui de naviguer entre plusieurs langages. Il y en a-t-il un que vous affectionnez ?

De moins en moins, justement ! Depuis quelques années maintenant, la traduction est mon activité professionnelle principale. Mes autres activités (l’édition, l’écriture, par exemple) s’inscrivent elles aussi dans le même univers littéraire, intellectuel et politique. Donc ma vie actuelle est beaucoup moins fragmentée qu’auparavant, et je n’ai plus le même besoin de naviguer entre les langages qu’à l’époque où je travaillais avant tout dans la restauration par exemple, ou encore à l’époque où j’étais plus active dans le militantisme. Aujourd’hui, mon univers s’est homogénéisé (j’imagine que c’est concomitant d’une relative ascension sociale sur le plan symbolique), ce qui me permet de naviguer un langage à la fois plus souple et plus uniforme.

Il reste évidemment encore des différences selon les contextes (famille, ami-es, administration, université, rencontres en librairie, etc.), mais elles sont beaucoup plus légères qu’auparavant. D’une part, avec les années, mes proches ont eu le temps de se familiariser avec ce que je fais, donc les discussions sont plus simples. D’autre part, mes pratiques langagières ont beaucoup évolué : j’ai appris à manier le langage du milieu intello-littéraire dans lequel j’évolue aujourd’hui, et je me le suis approprié au quotidien. Enfin, je bénéficie depuis peu d’une modeste reconnaissance au sein d’une frange de ce milieu, donc j’y suis objectivement moins en insécurité, ce qui m’autorise à y parler un langage qui m’appartient davantage, y compris dans les écarts que celui-ci présente avec les normes du milieu. Je n’ai plus besoin d’en faire des tonnes pour être prise au sérieux, ni de gommer des aspects entiers de ma personnalité : je ne suis plus contrainte de m’adapter entièrement à chaque univers langagier que je fréquente et je peux m’aménager des interstices suffisamment larges et confortables entre ces univers.

C’est quelque chose qui est à la fois positif et négatif. Positif, car c’est le fruit d’un sentiment d’entièreté et d’équilibre que je commence à ressentir et qui m’est précieux. Négatif, car c’est le signe d’une homogénéisation de mon environnement social, laquelle représente à moyen terme un risque d’appauvrissement de ma compréhension du monde.

Entretien mené par Isabelle Carlier, entre le 30 octobre et 15 novembre 2022

 


Alice Carabédian, Reine Prat et Noémie Grunenwald, Rencontre Monde-s Multiple-s le 18 novembre 2022 ©Isabelle Carlier

Alice Carabédian est l’invitée spéciale de la Rencontre Internationale Monde•s Mutliple•s 2022 !

Crédit : ©Collage, Alice Carabédian

Des événements qui, il y a peu, relevaient de l’improbable, de scénarios du pire ou de la dystopie, sculptent désormais notre quotidien. La science-fiction est devenue notre réalité. Nous vivons dans un chaos qui s’intensifie même si, ici ou là, fleurissent sur les ruines du capitalisme des utopies concrètes, localistes et réalisables, des cabanes et des refuges. Mais ces utopies ne sont-elles pas souvent concédées, dans les marges, par celleux-là mêmes qui promettent la colonisation de l’espace et des cités autosuffisantes pour milliardaires ? Il y a urgence à revendiquer des lieux où se déploieraient des imaginaires en totale liberté.

L’utopie radicale peut répondre à l’extrémisme des désastres actuels et à venir. Il est temps de rêver de technologies et de rencontres intergalactiques émancipatrices et ne pas laisser ce pouvoir aux seuls capitaines des vaisseaux capitalistes.

Face à la catastrophe, d’autres mondes peuvent-ils s’imaginer ?

 

Derek Jarman (1942 _ 1994, Londres) est un artiste polyvalent – peintre, réalisateur, scénariste, écrivain, musicien, acteur – qui a laissé une œuvre multiple et foisonnante. De son premier long métrage entièrement tourné en latin (Sebastiane, 1976) à son dernier film Blue (1993) dont l’écran montre un monochrome bleu immuable, il n’a cessé d’expérimenter et d’explorer différentes matières, de jouer avec les anachronismes et de se jouer de la narration. Il a réalisé des longs métrages, de nombreux courts tournés en super 8, ainsi que de nombreux clips pour la scène musicale britannique.
 
Homosexuel et militant, il questionne l’absence de représentation de l’homosexualité et revisite sous un prisme queer des figures historiques telles que Saint Sebastien, Le Caravage, Edouard II … Il est le premier artiste anglais à déclarer publiquement sa séropositivité, en 1986, tandis que la gestion catastrophique du SIDA était largement entachée d’homophobie. Il n’hésite pas à critiquer les années Thatcher et sa politique ultra libérale : en 1988, il réalise le film The Last of England, qui dénonce les violences politiques, sociales et psychologiques qui en découlent.
De son militantisme a émergé de nombreux textes, films et peintures. Il consacre une série de toiles –  Les GHB paintings et les Queer paintings – à l’homophonie et à la diabolisation des malades du sida véhiculés par les journaux britanniques. Son dernier film, Blue, réalisé quelques temps avant sa mort et composé d’une bande sonore diffusée sur un écran bleu, évoque son récit de séropositif.

A partir de 1986, Derek Jarman commence à travailler avec Tilda Swinton pour son film Caravaggio, qui inaugurera 8 ans de collaboration. Le film Eward II lui vaut la coupe Volpi de la meilleure actrice à la Mostra de Venise en 1991.

Pendant les Rencontres Mondes Multiples 2020, l’artiste Konrad Korabiewski nous présentait son projet en cours : Krafla.
Alors qu’il aurait dû être en résidence pendant 2 mois à Bourges dans le cadre de notre partenariat avec le réseau EMAP-EMARE, c’est en ligne qu’ont été, pour cette fois, présentés l’artiste et son travail.

Konrad Korabiewski · Skeyti

Un paysage sonore cinématographique et une composition hautement atmosphérique, reflétant des circonstances islandaises distinctes, et comprenant des enregistrements d’un vieux message morse de 1976.
Pièce gagnante du concours international d’art sonore “Europe – Un panorama sonore” 2011.

Krafla est une oeuvre à la fois sonore et visuel résultant d’enregistrements réalisés à la centrale géométrique de Krafla, en Islande. Parti à l’écoute des calderas (chaudron en portugais) et du chant des forages, Konrad Korabiewski enregistre et puise les bruits sourds de cette région volcanique jusqu’à 4m de profondeur.

Une nouvelle résidence de création est programmé pour l’automne 2021 à Bourges. Pendant 2 mois, Konrad Korabiewski poursuivra son travail autour du projet Krafla en profitant notamment de la table d’édition 16mm cédée à l’Antre Peaux par Boris Lehman.

 

Skálar | Sound Art | Experimental Music · Anna Friz | Konrad Korabiewski | Krafla (New York Times Magazine edit)
 

Enregistrements audios sur le terrain : Anna Friz & Konrad Korabiewski, pour la publication de Sonic Voyages paru le 22/09/18 dans le NYT Magazine.

Ce projet a été relayé à l’automne 2018 par le New York Times Magazine dans un article intitulé “Sonic Voyages Issue” répertoriant des voyages à travers le monde, dans des zones constituant des environnements et paysages sonores particuliers, dont l’Islande, en faisant référence aux enregistrements effectués sur le terrain par Anna Friz et Konrad Korabiewski.

Présentation photos : Anna Friz
Projet, musique et réalisation en 2020/2021 : Konrad Korabiewski

Présentation du projet KRAFLA (en cours) lors du festival Werkleitz, Halle (Allemagne)

 

 

En novembre 2020 le média MAKERY rencontre l’artiste : une immersion dans son environnement de création.

Dans les entrailles de la Terre Mère avec Konrad Korabiewski (FR)

Léa Nugue est l’autrice de la Friche Antre Peaux Virtuelle 0.1. C’est à l’occasion de sa résidence que nous avons réalisé cette interview.

« Léa Nugue vit et travaille à Lyon. Ses recherches se nourrissent de mythes anciens qui s’entrecroisent à des formes d’actualités contemporaines, le plus souvent en utilisant des figures de femmes oubliées de l’histoire à qui elle réinvente des fictions qui soulignent les aspects de notre collectivité interconnectée. Elle imagine des entités virtuelles vouées à être incarnées, diffusées, et transposées dans différents médiums.« 

Kina Madno est artiste et membre de Quimera Rosa. Elle a fondé et initié UrsuLab, le biomédialab d’Antre Peaux. À cette occasion nous avons mené un entretien pour nous éclairé sur ce que sont les biolabs.

– Quelle est ton expérience des biolabs ?

Mon expérience dans des biolabs a commencé en 2017 dans le Centre d’Arts et Technologies Etopia à Saragosse, en Espagne, dans le cadre d’une résidence artistique du collectif Quimera Rosa dont je fais parti. Etopia possède un laboratoire professionnel supervisé par une équipe de l’Université de Saragosse et une biologiste nous a formé à l’utilisation de ce laboratoire.

C’est ensuite à Barcelone, dans le cadre d’un programme co-porté par Hangar, Centre de Production et de Recherche en Arts Visuels, et le Parc de Recherche Biomédicale de Barcelone que cette formation a continué. Une formation initiale dans le PRBB dans un laboratoire (niveau BSL3) sur la culture de cellules a été suivi d’un programme de recherche biomédicale dans le biolab de Hangar. La collaboration avec Hangar étant permanente la nouvelle version de son biolab s’est faite en même temps que celle d’UrsuLaB et nous avons pu mutualiser des connaissances. Nous avons également monté de laboratoires temporaires dans le cadre d’ateliers à l’université de Davis Californie et  l’Université Goldsmth à Londres . Enfin dans le cadre de différents projets nous avons eu accès au au biolab de d’Ars Electronica à Linz, Autriche et de celui de Kerniskova Institute en Slovénie.

– Qu’est que l’UrsuLab, en quelques mots ?

UrsuLaB un nouveau lieu-outil installé et porté par Antre Peaux. Il est constitué par unE laboratoire de biologie (niveau BSL1, homologué par l’OMS pour des activités pédagogiques avec des organismes non pathogènes), une grainothèque / banque de graines ainsi que par un centre de documentation. Il est destiné à travailler en interrelation avec les différents secteurs d’Antre Peaux afin d’accueillir artistes, scientifiques, scolaires, maraîchèr.es, agriculteur\trices, enseignant.e.s pour des activités de recherches, d’expérimentations, de transmissions et de rencontres. UrsuLaB vise à diversifier et mettre en relation les publics existants en tendant des ponts entre mondes urbain et rural. UrsuLaB propose également une articulation entre local et global, qui nous semble indispensable pour éviter les replis identitaires actuels. UrsuLaB est également un outil pour mener des actions hors les murs depuis une perspective arts, sciences et écologies. Enfin, UrsuLaB est un moteur pour la transition écologique d’Antre Peaux.

– Quel a été le cheminement, en quelques mots ?

Le cheminement commence par un long compagnonnage entre Antre Peaux et Quimera Rosa. De nombreuses activités de préfiguration sous forme de résidences, ateliers et événements ont permis d’établir les bases de la création d’UrsuLaB. Aucun biolab de ce type n’existait en France et l’ancrage d’Antre Peaux sur le territoire depuis plus de 35 ans, la qualité et diversité de son équipement ainsi que de son équipe professionnelle en faisait le lieu idéal pour ce projet. C’est à partir de ces bases qu’un dossier a été élaboré pour présenter à la Fondation Carasso. Après avoir reçu une réponse favorable et un soutien important de sa part nous avons démarré travaux et équipement. Nous avons à partir de là renforcer nos partenaires institutionnels, en particulier la Région Centre-Val de Loire et la DRAC dans le cadre du plan de relance, ainsi que des rencontres avec des acteurs du territoire. Et nous avons pu, malgré la situation pandémique, pu accueillir des artistes et d’étudiants locaux en résidence, ainsi que des médiations avec des publics spécifiques (scolaires, EHPAD) et des activités en ligne.                                                    

– D’où vient le mot UrsuLab ?                                                                                                         

Le nom UrsuLaB est un hommage à l’autrice de science-fiction Ursula K. Le Guin, qui dans ses romans évoquait depuis des dizaines d’années la situation de crise écologique que nous vivons actuellement. Le choix de ce nom établit un également un ancrage féministe pour aborder les défis en cours, raison pour laquelle nous définissons UrsuLaB comme unE laboratoire. Enfin une dimension qui nous semble capitale et qu’elle insistait sur la nécessité de créer de nouveaux récits afin de pouvoir changer le présent. Et que contrairement à de nombreux récits catastrophistes elle proposait des récits non dystopiques (ce qui ne veut pas dire utopique).

– Comment le vois-tu dans un futur plus ou moins proche ?

Pour faire le lien avec la question précédente et en suivant l’inspiration donnée par Le Guin, je dirais qu’UrsuLaB pourrait participer à créer des présents désirable et des futurs possibles, ancrer les synergies entre différents types d’acteurs afin d’appréhender les problèmes actuels et de créer du dialogue En termes pratiques et vu les nombreuses sollicitations que nous avons déjà reçu, tant au niveau local qu’international  avant même d’avoir fini les travaux, j’imagine qu’à court et moyen terme, UrsuLaB sera une laboratoire qui sera appropriée par de plus en plus de personnes différentes et qu’il pourra devenir un lieu de référence capable de créer de nouvelles synergies dans le territoire où il est ancré et que de plus en plus de partenariats seront établis entre monde rural et urbain, entre privé et public, et que de nouvelles filières d’enseignement pourront être créées.

Plus à propos de Kina Madno et du collectif laboratoire Quimera Rosa à découvrir ici : https://quimerarosa.net/

Résidence réalisée dans le cadre de la Fabrique permanente de création “Mille et un plateaux” en décembre 2021.

Karine Bonneval, artiste visuelle en collaboration avec Shoï, artiste, musicien plasticien, vidéaste, performeur et chercheur. Un projet arts et sciences avec les scientifiques en biomécanique végétale. Eric Badel, INRAE PIAF (Clermont Ferrand), Emmanuel De Langre, LadHyX (Paris) et Nicolas Visez, laboratoire PC2A (Lille). En partant d’un outil mis au point par des scientifiques et des programmateurs permettant de visualiser les mouvements des branches et des feuilles sous différents vents, l’idée est de créer un environnement sonore et visuel, une installation qui montre la complexité et la beauté des interactions entre l’arbre, le vent et l’humain : adaptation de la structure, échanges de COV (Composés organiques Volatiles), de pollen anémophiles, pollution.

 

Découvrez Bintou Dembélé, danseuse et chorégraphe française reconnue comme l’une des pionnières de la danse hip-hop en France. Un échange amical dans lequel elle revient sur sa rencontre avec l’Antre Peaux et son rapport avec la scène artistique.

Site internet de Bintou Dembélé : http://bintoudembele.com/

Résidence réalisée dans le cadre de la Fabrique permanente de création « Mille et un plateaux » en mars 2021.

Sylvie Ungauer est une artiste qui s’intéresse aux problématiques identitaires et féministes et de manière plus large à la relation qu’entretiennent des individus avec leur lieu de vie. Elle produit des œuvres à échelle variable, que ce soit des maquettes de ville, des sculptures habitables, des œuvres graphiques et des films qui questionnent la territorialité.

Le travail de composition de Paul Laurent l’a conduit à développer en studio une pratique sonore faite de manipulations d’objets de toute sorte. Persuadé que la musique se crée à l’instant où on l’écoute, et avec l’autre – musiciens et auditeurs – son travail sonore est indissociable du contexte dans lequel il est produit.

“Fais que tout ce que touche mon corps soit transformé en pépite d’or fauve !”
C’est le défi que se lancent les deux protagonistes de cette histoire, face aux objets en matière plastique présents sur la scène. Comme dans la légende de l’or du roi Midas, à force de manipulation, de contact des corps en mouvements, ces “objets” se transforment pour devenir musique, poésie et ornement.

Objets manufacturés, ils ont déjà entrepris un processus de renouvellement devenant matière au contact de l’eau, du soleil, des organismes vivants après avoir été abandonnés dans les rivières et les océans.

Mais en retour, ils ont altéré les écosystèmes, modifié nos proches, les animaux marins pour finalement nous revenir. Allons-nous, nous-même, nous transformer avec la surabondance de ses micro plastiques ?

 

Résidence réalisée dans le cadre de la Fabrique permanente de création « Mille et un plateaux » en janvier 2021.

Compositeur en électroacoustique, Stéphane Joly est responsable de l’atelier Son à l’École Nationale Supérieure d’Arts de Bourges (ENSA Bourges) et enseignant au Conservatoire en classe de Musique Électroacoustique, il travaille la matière sonore, le field recording et pratique des interviews.

Anaïs Dunn porte son attention sur les qualités intrinsèques des matières, leur poids, leur chaleur, leur déplacement dans l’espace, leurs reflets, leur transparence. En découlent les questionnements et valeurs dans lesquels Anaïs développe son territoire de recherche.

Résidence réalisée dans le cadre de la Fabrique permanente de création « Mille et un plateaux » en février 2021.

Par-delà la Brume est un collectif brumeux de plusieurs personnes naviguant sur les vagues du “KissKerCoeur”. Elles recherchent par la narration spéculative, une manière de penser « le vivre ensemble » ! Emmener avec nous le monde, dans cette possibilité de voir par-delà la matière à travers le langage, la transmission, le partage, l’oralité, l’immatérielle… Tous ces horizons subtils remplis de vie et de possibles.

 

Focus sur le cinéaste belge Boris Lehman que nous accueillons régulièrement à l’Antre Peaux.

Réalisation : Philippe Zunino.
Production : Bandits-Mages – 2011

Tout le monde vous le dira : Boris Lehman est un cinéaste de la première personne. Il fait partie de cette famille mythique et sympathique qui compte aussi les frères ou cousins Brakhage, Mekas, Morder, De Bernardi, Noren, Hernandez, Kawanaka, Guttenplan, Hanoun, Courant ou Akerman, et qui rapproche le cinéma de la littérature intime et de l’autoportrait.
Il a tout fait pour mériter cette parenté: il a souvent été son propre scénariste, son propre opérateur, son propre monteur. Il a enquêté sur lui-même, fait de l’auto-ethnologie. Il a été l’acteur principal de beaucoup de ses films, rayonnant amant dans Couple, Regards, Positions, enquêteur gentiment narcissique dans Babel, pratiquant la mise en abyme (et l’autodérision) dans Homme portant sonfilm le plus lourd. La plupart de ses films sont des autoportraits, je dirais même, en pensant à ce film où on le voit en « homme de terre » ou à cet autre (Masque) où il se fait faire son masque mortuaire, des auto-embaumements.
Oui, mais voilà, Boris accueille aussi les autres, les fait entrer dans ses films, leur fait une place auprès, en face, à côté de lui. Il est l’auteur d’Album 1, film super 8 d’une heure où il filme ses amis et se fait filmer par eux. Et il vient de réaliser Mes Entretiens filmés où il demande à des critiques amis de parler de son cinéma. Bref, il pratique le narcissisme à plusieurs et ses auto-célébrations ont un casting d’enfer.
Après une projection de ces Entretiens filmés à la Cinémathèque française, Jean Rouch s’est dit frappé de ce que les gens y étaient « ridicules et laids ». En voyant le film, je n’avais cessé de penser le contraire: « Étonnant comme Untel et Untel sont bien, jamais ils n’ont été aussi bien ». Boris feint d’interroger ses interlocuteurs sur lui-même mais c’est pour mieux les faire parler d’eux. Son narcissisme libère le leur, les rend plus confiants et plus libres.
C’est sans doute le syndrome de Christophe Colomb ou des Soeurs Tatin: on ne fait jamais ce qu’on croit, on fait même quelquefois le contraire. Boris Lehman croit faire un cinéma en première personne mais peut-être qu’il a en réalité entrepris le meilleur cinéma en deuxième personne de ces trente dernières années.

Dominique Noguez

Nous travaillons actuellement sur les archives photos de Boris Lehman.

« Dans le cadre des résidences EMARE (European Media Artist in Residence Exchange) organisées par le réseau EMAP (European Media Art Platform), l’Antre Peaux, membre d’EMAP a accueilli Sophie Hoyle.

Au cours de sa résidence dans l’UrsuLaB, le bio-lab de l’Antre Peaux, Sophie a déployé son projet Chronica.

Chronica (2021) vise à explorer les expériences partagées de la maladie chronique, du handicap et du traumatisme collectif à travers de multiples formes de marginalisation sociale mais aussi des formes de guérison collective et de connaissance corporelle autonomes par rapport au système de santé. L’artiste a donc, au cours de sa résidence, expérimenté différentes « mesures » ou « marqueurs » biologiques du traumatisme dans le corps, dans les cellules de la peau et les tissus musculaires comme le fascia, en utilisant l’Ursulab pour des explorations bricolées et spéculatives sur le corps plutôt que la recherche scientifique.
Son travail s’est aussi déployé dans le Houlocène, studio-corps de l’Antre Peaux.

Vivant elle-même avec une maladie chronique et des handicaps liés, notamment à un traumatisme, Sophie raconte à travers son travail, ses expériences personnelles en tant que personne homosexuelle, non-binaire et membre de la diaspora du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord pour explorer la dimension politique des questions de handicap, les inégalités en matière de soins de santé et l’histoire des technologies biomedicales.

Chronica s’écrit aussi à partir des expériences d’autres artistes en situation de handicap.

A Bourges, par exemple, un travail avec un.e artiste danseur.se berruyer.e s’est déroulé. Sophie a été accompagnée sur la prise de vue de ce travail chorégraphique par un autre artiste berruyer.

Avec l’arrivée du COVID, les objectifs initiaux du projet ont dû être modifiés et adaptés.
Ainsi, la première partie de la résidence a lieu à Londres, lieu de résidence de l’artiste, en février. Pour cette première partie de résidence, Sophie Hoyle s’est appuyée sur différents réseaux d’artistes de la ville pour discuter du handicap et de la psychiatrie transculturelle ».

Découvrez l’artiste Sophie Hoyle. Artiste et écrivain britannique, ielle aborde dans son travail l’approche intersectionnelle des questions post-coloniales, queer, féministes, du handicap et de la psychiatrie critique.

Interview réalisée par Sacha Leclerc lors de sa résidence à l’Ursulab (Antre Peaux) (VOSTFR/EN)

Pour aller plus loin :

L’ensemble de son travail sur son vimeo.

Makery l’a rencontré(e) avant sa résidence EMARE – European Media Art Residency – à l’Antre-Peaux de Bourges 

Article Makery FR
Article Makery EN

Lors du werkleitz festival 2021, ielle à tenu.e une conférence en ligne autour de son dernier projet Chronica :

Werkleitz Festival

 

 

Découvrez la captation d’un morceau du groupe Massive Dub Corporation et leur interview. Ils étaient en résidence Musique Actuelles en décembre 2020.

Résidence réalisée dans le cadre de la Fabrique permanente de création « Mille et un plateaux » en janvier 2021.

Captation

Interview

Découvrez le groupe de musique jazz Netflex qui était en résidence en décembre dernier. 

Résidence réalisée dans le cadre de la Fabrique permanente de création « Mille et un plateaux » en janvier 2021.

Interviews des artistes du réseau EMAP dans le cadre des Rencontre-s Monde-s Multiples

 

Maria Castellanos (projet Uh513)

Vienne Chan (projet Care Project Administration 2020)

Silvio Vujičić (projet Curtain)

Daniela Mitterberger (projet The Eye Of The Other)

Kat Austen (projet Stranger To The Trees)

Marco Barroti (projet Clams)

Margheritu Pevera (projet Wombs)

Interview des artistes de la Cie Bleu Printemps en résidence pour travailler sur leur spectacle « 900 something Days Spent in the XXth Century » les 14 et 18 décembre dernier. 

900 something Days n’est pas conçu pour un lieu spécifique mais pour une pluralité d’espaces potentiels. Nous commençons par chercher un espace urbain et/ou industriel, qu’il soit abandonné ou qu’il ait déjà été réinvesti : les halls de stockage et de chargement, les parkings et les usines, les docks… Contrairement au dispositif scénique théâtral qui se fantasme comme une toile vierge, tous ces lieux sont historiquement, politiquement, fonctionnellement chargés. Ils ont cela de commun qu’ils n’ont pas été conçus pour accueillir de la chorégraphie. Si nous sommes attirés par les ruines architecturales de ces espaces, c’est parce que leurs débris nous offrent des ressources nouvelles auxquelles confronter la danse. Nous prolongeons les traces et l’écho de tous les corps – humains ou non – qui onttravaillé (dans) ce lieu avant nous.

Les Paysages de Cristal Black, film créé à l’issue d’une résidence menée en partenariat avec Ciclic, de 2019 à 2020.

Les paysages de Cristal Black est un ensemble de pièces performé proposé par Anne Kawala depuis 2016. Chacun des paysages traversent des questions communes à la programmation d’Emmetrop et à l’autrice. Care, anthropologie, habiter, apprentissage, milieu, tisser, désirs, assembler, pratiques. Cette saga met en scène les aventures de Cristal Black et de ses ami.es qui rejoignent la forêt de la vieille origine depuis l’une des multiples villes qui interconnectées entre elles forment LA ville.

Ce film est une histoire queer de l’environnement ! Il prend racine dans le changement de paradigme suivant : passer de la « Terre comme mère » à la « Terre comme amante ». Un portrait des artistes Annie Sprinkle et Beth Stephens, autrices de the  Ecosex manifesto.

59′, 2014-2020

 

 

Demande autorisation film

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Découvrez le live solo d’Arnaud Fournier réalisé à la friche le 11 décembre dernier. Et pour aller plus loin, une interview exclusif !

Live

Interview

Résidence réalisée dans le cadre de la Fabrique permanente de création « Mille et un plateaux » en décembre 2020.

« Sous des apparences ludiques, les œuvres de Guillaume Lo Monaco portent la marque d’un regard amer posé sur le monde, nourri d’inquiétudes et de désillusions. Déployé à travers des installations et des œuvres graphiques, son esthétique du faux-semblant dérange les imaginaires sans inscrire son discours dans le registre de la dénonciation frontale. Le spectateur fait face à une contradiction aussi symbolique qu’affective qui l’invite à trouver son propre positionnement face à la violence de l’époque. Des boucliers anti-émeute, supports à un message de liberté ou des jeux infantiles qui virent au cauchemar, suscitent ainsi autant un rire amusé qu’un profond malaise, tout en ouvrant l’espace d’un décalage proprement critique. « 

Florian Gaité

 

Résidence d’écriture réalisée dans le cadre de la Fabrique permanente de création « Mille et un plateaux » en décembre 2020.

Tifaine Coignoux est un personnage aux multiples alias récemment diplômé d’un DNSEP à l’Ecole Nationale Supérieure d’Art de Bourges. Elle entame la deuxième écriture d’un récit de science-fiction : un homme aperçoit un arbre au détour d’une route, une adoration passionnée de l’homme à l’arbre se met en place. Les saisons passent allongées, proche de cet arbre, des instants de relations trépidantes et érotiques se passent entre les feuilles, au plus proche du tronc. Cependant, un hiver plus vigoureux arrive, l’été fut si chaud, l’arbre souffre des racines jusqu’à ses hautes branches. L’homme aussi ne se porte pas mieux, son corps est alourdi, ballonné, engourdi. Quand, ces belles rondeurs sont-elles devenues des protubérances ?

Résidence d’écriture réalisée dans le cadre de la Fabrique permanente de création « Mille et un plateaux » en décembre 2020.

Lola Molina est une jeune auteure dramatique. Elle est co-fondatrice avec Lélio Plotton de la Compagnie Léla. En septembre 2020, elle part trois semaines à La Chartreuse avec l’idée d’écrire un monologue pour un acteur. Le projet infuse et prend forme avec les premières pages de «ALBUM», texte résolument théâtral mais qui puise du côté de l’énergie musicale, fait de «morceaux» pour un acteur. Album de musique, album photos, voix d’un acteur/chanteur, voix scénique et confessions au micro. 

Découvrez les artistes qui se cachent derrières les oeuvres de l’exposition Even the rocks reach out to kiss you du Transpalette 

 

Interview de Odonchimeg Davaadorj
Elle y parle de son installation « Good morning, fire! » un ensemble de dessins figurant des êtres hybrides, reliés entre eux par un fil rouge soulignant l’interconnexion entre toutes les espèces du Vivant.

 

Interview de Ema Di Orio
Elle y parle des oeuvres « Volcano », « Ocean », « Waterfall » et « Forest ».

 

Interview de Sanjeeyann Paléatchy
À propos de sa série photographique « Véli ».

 

Interview de Aniara Rodado
Elle y parle de son installation « Against Witch/washing » qui traite de la figure de la sorcière et notamment de sa dimension politique.

 

Interview de Baltazar Heisch
Il nous parle de l’oeuvre vidéo « Oferta o Guilho ».

Interview de l’artiste Elena Moaty
Elle y parle des oeuvres « Sans titre » et « Armée de sirènes », ainsi que de l’écoféminisme.

Interview de l’artiste et écrivaine Ïan Larue
Pendant le confinement, l’artiste a accepté de filmer une petite interview dans laquelle elle parle de son travail et de son rapport à la peinture.

 

 

Nous avons ouvert nos plateaux à la création dans le cadre d’un appel à projet pour inviter les artistes à venir en résidence aux mois de décembre 2020 et janvier 2021.

Les sélectionnés sont : 

Écriture 

Décembre
Molina Lola (Bourges)
Lola Molina est une jeune auteure dramatique. Elle est co-fondatrice avec Lélio Plotton de la Compagnie Léla. En septembre 2020, elle part trois semaines à La Chartreuse avec l’idée d’écrire un monologue pour un acteur. Le projet infuse et prend forme avec les premières pages de «ALBUM», texte résolument théâtral mais qui puise du côté de l’énergie musicale, fait de «morceaux» pour un acteur. Album de musique, album photos, voix d’un acteur/chanteur, voix scénique et confessions au micro.

Tifaine Coignoux (Bourges)
Tifaine Coignoux est un personnage aux multiples alias récemment diplômé d’un DNSEP à l’Ecole Nationale Supérieure d’Art de Bourges. Elle entame la deuxième écriture d’un récit de science-fiction : un homme aperçoit un arbre au détour d’une route, une adoration passionnée de l’homme à l’arbre se met en place. Les saisons passent allongées, proche de cet arbre, des instants de relations trépidantes et érotiques se passent entre les feuilles, au plus proche du tronc. Cependant, un hiver plus vigoureux arrive, l’été fut si chaud, l’arbre souffre des racines jusqu’à ses hautes branches. L’homme aussi ne se porte pas mieux, son corps est alourdi, ballonné, engourdi. Quand, ces belles rondeurs sont-elles devenues des protubérances ?

Arts visuels

Décembre
Collectif DRUMS (Bourges)

Drums est un collectif de neuf artistes (tous ne seront pas présents) qui mène chacun.e une recherche transversale et en particulier dans le domaine du son. En tant que promotion 2020 du postdiplôme Arts et créations sonores à l’Ensa Bourges, le collectif s’interroge sur les nouvelles relations possibles entre arts et son. Dans le cadre de leur intervention au festival ‘Tsonami’ qui se tiendra à Valparaiso au Chili du 11 au 20 décembre 2020, Drums cherche une plateforme du 6 au 11 décembre pour proposer une émission de radio collective pré-enregistrée, un PAD (prêt-à-diffuser) qui sera diffusé lors du festival. Pour ce faire, Drums active pendant une semaine un studio d’enregistrement autour de l’épistémologie du verbe « transformer ».

Guillaume Lo Monaco (Bourges)
Sous des apparences ludiques, les œuvres de Guillaume Lo Monaco portent la marque d’un regard amer posé sur le monde, nourri d’inquiétudes et de désillusions. Déployé à travers des installations et des œuvres graphiques, son esthétique du fauxsemblant dérange les imaginaires sans inscrire son discours dans le registre de la dénonciation frontale. Le spectateur fait face à une contradiction aussi symbolique qu’affective qui l’invite à trouver son propre positionnement face à la violence de l’époque. Des boucliers anti-émeute, supports à un message de liberté ou des jeux infantiles qui virent au cauchemar, suscitent ainsi autant un rire amusé qu’un profond malaise, tout en ouvrant l’espace d’un décalage proprement critique. Cette année 2020 est particulièrement marquante. Pour cela, nous essayons de nous réfugier dans des choses qui nous rassurent. Nous avons tous des objets fétiches qui nous apaisent et nous font nous sentir bien ou en sécurité. Je pense au «doudou» de notre enfance. Pour ce projet, j’aimerai détourner un objet de l’imagerie terroriste : l’E.E.I (Engin Explosif Improvisé). Objet artisanal fait avec les moyens du bord, ces engins ont modelé nos sociétés et surtout nos peurs. Bien que méconnu du grand public, il a un poids fort dans notre quotidien. Par le bais de la peluche, j’aimerais tourner en dérision la fabrication de ces objets explosifs.

Karine Bonneval (Cher) et Shoï (Orléans)
Karine Bonneval, artiste visuelle en collaboration avec Shoï, artiste musicien plasticien vidéaste performeur chercheur. Un projet arts et sciences avec les scientifiques en biomécanique végétale. Eric Badel, INRAE PIAF (Clermont Ferrand), Emmanuel De Langre, LadHyX (Paris) et Nicolas Visez, laboratoire PC2A (Lille). En partant d’un outil mis au point par des scientifiques et des programmateurs permettant de visualiser les mouvements des branches et des feuilles sous différents vents, l’idée est de créer un environnement sonore et visuel, une installation qui montre la complexité et la beauté des interactions entre l’arbre, le vent et l’humain : adaptation de la structure, échanges de COV (Composés organiques Volatiles), de pollen anémophiles, pollution.

Janvier
Sylvie Ungauer et Paul Laurent (Orléans)
Sylvie Ungauer est une artiste qui s’intéresse aux problématiques identitaires et féministes et de manière plus large à la relation qu’entretiennent des individus avec leur lieu de vie. Elle produit des œuvres à échelle variable, que ce soit des maquettes de ville, des sculptures habitables, des œuvres graphiques et des films qui questionnent la territorialité. Le travail de composition de Paul Laurent l’a conduite à développer en studio une pratique sonore faite de manipulations d’objets de toute sorte. Persuadé que la musique se crée à l’instant où on l’écoute, et avec l’autre – musiciens et auditeurs – son travail sonore est indissociable du contexte dans lequel il est produit. “Fais que tout ce que touche mon corps soit transformé en pépite d’or fauve !”  C’est le défi que se lancent les deux protagonistes de cette histoire, face aux objets en matière plastique présents sur la scène. Comme dans la légende de l’or du roi Midas, à force de manipulation, de contact des corps en mouvements, ces “objets” se transforment pour devenir musique, poésie et ornement.  Objets manufacturés, ils ont déjà entrepris un processus de renouvellement devenant matière au contact de l’eau, du soleil, des organismes vivants après avoir été abandonnés dans les rivières et les océans.  Mais en retour, ils ont altéré les écosystèmes, modifié nos proches, les animaux marins pour finalement nous revenir. Allons-nous, nous-même, nous transformer avec la surabondance de ses micro plastiques ?

Anaïs Dunn et Stéphane Joly (Bourges)
Compositeur en électroacoustique, responsable de l’atelier Son à l’École Nationale Supérieure d’Arts de Bourges (ENSA Bourges) et enseignant au Conservatoire en classe de Musique Électroacoustique, il travaille la matière sonore, le field recording et pratique des interviews. Anaïs Dunn porte son attention sur les qualités intrinsèques des matières, leur poids, leur chaleur, leur déplacement dans l’espace, leurs reflets, leur transparence. En découlent les questionnements et valeurs dans lesquels Anaïs développe son territoire de recherche.

Cent Soleil (Orléans)
Cent Soleils réunit réalisateurs et cinéphiles autour du désir de faire vivre d’autres images de cinéma, de la diffusion à la production en passant par l’accompagnement des pratiques amateurs et l’Education Artistique et Culturelle par l’Education à l’Image. Traverser : passer, pénétrer de part en part, à travers un corps, un milieu interposé, subsister. Quatre artistes, deux cinéastes et deux musiciens, déploient sur scène les multiples facettes de la traversée à travers le dialogue de l’image et du son. Avec leurs instruments respectifs, clarinette et accordéon pour les musiciens, projecteurs 16mm pour les cinéastes, ils créent en temps réel un film improvisé. Cette performance de « cinéma élargi » brise le cadre de la projection classique et invite le spectateur à une expérience immersive, totale : une traversée sensorielle.

Par delà la Brume (Bourges)
Par-delà la Brume est un collectif brumeux de plusieurs personnes naviguant sur les vagues du “KissKerCoeur”. Elles recherchent par la “NARRATION?” spéculation, une manière de penser « le vivre ensemble » ! Emmener avec nous le monde, dans cette possibilité de voir par-delà la matière à travers le langage, la transmission, le partage, l’oralité, l’immatérielle… Tous ces horizons subtils remplis de vie et de possibles.

Par delà la Brume (Bourges)
Par-delà la Brume est un collectif brumeux de plusieurs personnes naviguant sur les vagues du “KissKerCoeur”. Elles recherchent par la “NARRATION?” spéculation, une manière de penser « le vivre ensemble » ! Emmener avec nous le monde, dans cette possibilité de voir par-delà la matière à travers le langage, la transmission, le partage, l’oralité, l’immatérielle… Tous ces horizons subtils remplis de vie et de possibles.

Arts du spectacle
Musiques Actuelles

Décembre
Netflex (Tours)

«  Cette rencontre est née d’une commande d’Alain Vankhenove (Directeur du Pôle Jazz au Conservatoire de Bourges) pour la première édition du Bourges Jazz Festival.  Cette expérience nous a enthousiasmé et donné envie de recommencer. Fonder ce groupe est pour nous l’occasion de tester de nouvelles idées et de nous affirmer en tant que jeunes musiciens Berruyers, Lillois et Tourangeaux en proposant nos compositions. Nous travaillons à retransmettre l’esthétique jazz à travers notre musique mais sans s’enfermer dedans car ce style est aussi synonyme de croisements et de rencontres humaines et culturelles. Nous ne voulons pas nous cantonner au public du jazz et cherchons à nous ouvrir à un public plus large.Nous cherchons à nous inscrire dans une démarche et une esthétique proche de collectifs comme le Tricotllectif et le Capsul-Collectif; un jazz où les influences sont multiples, tout comme son public. »

Ariel Tombale (Bourges)
Groupe de punk hardcore de Bourges, composé de membres de groupes existants (ou ayant existés) Mathem & Tricks, I’ve Learned, The Buxom Blade, Burn Process, Forgive, etc., formé en 2019 sous le doux nom de Ariel Tombale. Influences : Refused, Blacklisters, Mss Frnce, Mindforce, etc. C’est un travail acharné depuis début 2019 à coups de répétitions hebdomadaires pour faire naître ce projet à 90%, finalisé avec une dizaine de morceaux. Massive Dub Corporation (Bourges) Formation de 6 musiciens, Massive Dub Corporation s’attache à décloisonner le dub par l’apport et l’hybridation de ses influences groove et musiques improvisées. En recherche constante de nouvelles sonorités, le mixage dub offre un panel presque infini de possibilités d’aventures sonores. C’est ce principe que le groupe cherche à apposer sur ses compositions mêlant musiques métissées issues de nombreux brassages comme le jazz, les musiques électroniques, le reggae, ou la soul. Il prépare actuellement un troisième album qui devrait sortir en 2021. Il est pour eux primordial de prendre un temps de composition et de travail sonore avant de pouvoir finaliser leurs maquettes et passer en studio.

Pineapples (Tours)
Pineapple est un trio musical punk/techno, interactif et festif. Le groupe a été créé en 2016 au sein de la Cie 100 Issues, Cie de cirque contemporain dans laquelle les trois musiciens de Pineapple jouent aussi dans diverses spectacles En cette période difficile, il leur paraît important de défendre les notions de libertés liés à la musique et ce qu’elle crée auprès du public. Peut-être, faut-il ré-imaginer, réinventer la fête, avec toutes ces contraintes de distanciations sociales… Mais le public en a besoin et eux aussi, alors ils ne lâcheront rien. Ils veulent pouvoir faire évoluer leur projet, et prendre le temps nécessaire pour repenser / retravailler leur live tout en s’adaptant aux conditions sanitaires / sécuritaires actuelles.

Shoon (Bourges)
Shoon présente “Noir total”, une pièce sonore pseudo-angoissante en quatre points de diffusion, dans un noir le plus total. Il y a la perception et les sens, le réel et notre imaginaire, l’inconnu et la confiance. Juste, fermer les yeux.

Janvier
Diane Cluster Diane (Orléans)

Au début c’était Diane solo dans son nid écrivant des mots câlins au bord de l’insomnie. Bientôt Marceau loup rythmicien, ensoleillé dans la Creuse magique, lui proposant des voyages en caravane au milieu des cailles. Ailleurs, Victor. Ils avaient partagé une ou deux expériences musicales, peut-être, il y a longtemps. Mais c’était plus simple de fantasmer sur ce qu’ils désiraient vraiment. Été 2019, Diane vagabonde en Creuse et dans tout le soleil trouve un fragment de nuit, une histoire à étirer, qui devient son 1er album «Billets doux» en juin 2020 (hébergé par La Souterraine). Quelques jours plus tard, c’est de nouveau l’été et les trois amis se retrouvent en Creuse à fabriquer dans la fameuse caravane. Les groovy boys se joignent à la conteuse pour peupler son univers tendre et naît alors Diane Cluster Diane.

Julien Esperon and Cie (Bourges)
Le projet est la création d’un groupe ne réunissant que des musiciens professionnels originaires du département du Cher autour du répertoire Afro-beat / soul ! Il s’agit ici de rassembler les influences et caractéristiques de chaque musicien autour du répertoire composé et arrangé par Julien ESPERON. Le groupe s’est réuni à 3 reprises depuis le mois de septembre 2020 mais a été coupé dans sa dynamique par les mesures de restriction dues à la crise sanitaire !

Dawa Hifi (Bourges)
Dawa Hifi est un collectif de Bourges qui officie depuis 2005. Sound system et dub maker, Val & Ben partagent leur amour du reggae/ dub depuis maintenant 15 ans au 4 coins du globe.  L’élaboration du sound system et la création musicale n’ont pas de limites comme ces 2 protagonistes qui visent à vous faire vivre une véritable immersion sonore.   Ils apparaissent aussi à la tête de leur propre label «Dawa Outernational».  Organisateur des soirées Outerdub avec l’association Le Gros Bazar au Nadir à Bourges, ils veulent continuer leur démarche fondamentale qui se résume : La création à la diffusion en autonomie.

Claude Alma (St-Cyr-sur-Loire)
Un musicien assis joue de la guitare.  Le son est clair, ample, atmosphérique, spatialisé par l’effet doppler « naturel » de la cabine Leslie et de discrets traitements sonores en temps réel. Un téléphone retentit et interrompt cette parenthèse harmonique : c’est la mort qui s’invite au bout du fil, elle se retrouve très vite à l’intérieur même du téléphone. Comment s’en débarrasser ? On assiste alors à une électrification progressive du son. Les feedbacks surgissent au gré d’une chorégraphie jouant de l’espace résonnant, les machines prennent bientôt une place prépondérante dans le paysage alors que se dessine ce qui pourrait s’apparenter à une lutte contre les éléments. Le calme reviendra-t-il après la tempête ? Au-delà du fait de questionner notre dépendance au smartphone ainsi que notre rapport à la mort, Claude Alma se lance dans une quête quasi-mystique de ce qu’il nomme « l’essence harmonique », sur les pas d’un Charlemagne Palestine, voyageant à travers l’espace-temps du son rock, entre Jim O’Rourke et Sunn O.

Duo Vertygo (Bourges)
Né en 2014 de la rencontre d’un guitariste et d’une clarinettiste aux multiples amours et influences musicales, le Duo Vertygo développe depuis 6 ans sa voix à travers différents projets – spectacles, albums, coopérations artistiques. Le duo a fêté en 2020 sa 150e scène. Il s’est produit notamment au Printemps de Bourges (Scène départementale et Off), à la Bellevilloise et à la Péniche Anako (75), aux Folies Berruyères (18), aux festivals La Parenthèse (36), La Clef des Arts à Freyssihnes (46), de Parassy (18), et pendant des événement tels que Les Grands Feux de La Borne ou L’assemblée de Loye (18).

Antonin Chaumet (Bourges)
Jeu de matière sonore brute ou traité en direct qui enveloppera le spectateur dont le son peut suivre différentes trajectoires à différentes vitesses, relié directement à une matière visuelle en perpétuel changement. Entre silence et son brut, entre pénombre et lumière crue.

Julien Chamla (Orléans)
Nourri d’expériences de transe en environnement sonore, AMOUR TAMBOUR est un projet solo autour d’une batterie, une harpe basse électrique, des percussions massives, une envie de mettre les corps en mouvement et un besoin vital de lâcher le mental. Rythmes répétitifs et ultra primitifs à fort volume, drones et masses sonores spectrales faites d’innombrables artefacts et illusions sonores, le rock primitif contemporain de AMOUR TAMBOUR fait vibrer nos organes de l’intérieur et redonne une existence vibrante à nos enveloppes corporelles contraintes et violentées par un pouvoir délétère depuis trop longtemps. AMOUR TAMBOUR est une quête du geste brut émancipateur, un élan vers notre pulsation originelle, commune, libre et créatrice. Amour tambour est tambour, amour tambour est amour.

Prima Materia, lecture sonore en quadriphonie (Rochecorbon)
La littérature orale a toujours existé. L’art de raconter est très certainement le plus vieil art et la plus vieille forme d’expression de notre humanité. Depuis la nuit des temps ,nous écoutons des histoires. Aujourd’hui nous les écoutons encore (fictions radiophoniques, podcasts, livres audio…). Si cet art a traversé les siècles c’est bien que sa fonction apparaît comme une nécessité. 

Danse / Théâtre / Performance

Décembre
Marion Godon – Compagnie Maintenant ou Jamais (Cher)

Après être passée par l’orthophonie puis avoir obtenue une licence en Science de l’éducation, Marion se forme au théâtre à Lyon. Depuis, elle n’arrête pas de lire, voir, réfléchir à cet art qui l’anime tant. Passionnée de transmission également, elle profite de la multiplicité des champs d’actions de son travail pour donner mais recevoir également lors de stages de recherches avec Vincent Macaigne ou Koffi Kwahule notamment  La Petite Robe Bleue raconte l’histoire d’une gamine née au mauvais endroit. Elle se sent différente de ses parents, de son milieu, de ses codes. Elle rêve d’un ailleurs. Ici, le temps est long et ne passe pas. La honte l’habite ; elle sent le patois lui venir aux lèvres naturellement et tente de lutter à acquérir un nouveau langage que celui imposé et déformé par son milieu. Son corps l’encombre, il porte les stigmates de ses origines sociales. Elle cherche à le transformer pour devenir quelqu’un d’autre. Elle passe son temps devant la télé, ses idoles télévisuelles deviennent le moyen de penser à un ailleurs, une obsession nait alors : partir à la ville…. La Petite Robe Bleue est un solo théâtral performatif. Il est né d’un sentiment obsédant qui persiste au fond de moi : l’imposture. Née dans un endroit où je n’étais pas à ma place, j’ai tenté de la chercher ailleurs et donc partir du milieu rural dans lequel j’ai grandi. Aujourd’hui, La Petite Robe Bleue est devenue une urgence, une nécessité.

Némo Flouret – Compagnie Bleu Printemps (Orléans)
Né à Orléans, Némo Flouret est un artiste chorégraphique, danseur, performer, chorégraphe, diplômé du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, et de l’école bruxelloise P.A.R.T.S. Son travail chorégraphique s’inscrit généralement dans des espaces hybrides, à l’extérieur des théâtres. L’univers qu’il construit invite à questionner les différentes définitions d’espaces. Utilisant le texte, l’art visuel et le contexte sociétale et politique comme potentielle porte d’entrée dans la chorégraphie. « Le nombre d’années que j’ai vécu au vingtième siècle se compte sur les doigts d’une main. C’est à la fois assez pour en regretter l’idéal européen humaniste et trop peu pour en apercevoir autre chose que la carcasse : les infrastructures industrielles et commerciales dont les réseaux de transit s’étirent à l’infini. L’élan de 900 Something days spent in the XXth century s’origine dans le désir de mener cette ruine à sa fin. J’ai formé un commando, un groupe d’intervention composé d’individus dont le rôle est millimétriquement calibré. Les dix corps jetés sur l’asphalte répètent dans une saccade grandissante un processus qui semble impossible à achever : la machine s’enraye. La tête la première, cette ruée de corps juvéniles mais déjà usés étreint un chaos de feu et d’acier. Nous faisons le tour de nos limites, nous en prenons les mesures – mais seulement pour en étendre le périmètre, avec une sincérité qu’il nous faut sans cesse renouveler. »

Janvier
Compagnie Être (Tours)

La Cie Être est une compagnie performative Queer, revendiquant la liberté et l’acceptance sous toutes ses formes. Elle organise des soirées intitulées « Show Burlesque Déglingué » tous les 2 mois au Grand Cagibi à Tours avec une première partie, la présentation du travail des stagiaires de la compagnie et une deuxième avec des professionnelles du milieu burlesque engagées. Des workshops « Trouver et créer votre personnage burlesque » qui sont un travail de déconstruction pour retrouver son moi originel sans les vernis imposés par la société dès notre naissance, attribution d’un genre, éducation, construction sociale, influence familiale et poids sociétal. Permettant ainsi au stagiaire de se libérer des traumas de son parcours de vie et de le transcender en un alter ego qui deviendra son personnage et sera libre de tout dire. Des « Fais ton chabada bada » à thématique imposée, qui se rapprochent plus de la danse avec effeuillage et permettent d’aborder le burlesque de façon plus légère qu’avec les workshops, qui demandent un engagement sur 1 an minimum et sont psychologiquement plus intenses. Ainsi que des workshops « Drag King », « Make-up personnage » et « Création de nippies/pasties » occasionnels. 

Collectif Trouble (Tours)
Ancré dans les cultures Queer, le collectif Trouble a les deux pieds sur la piste de danse. Souvent, nos propositions artistiques naissent, aboutissent, ou s’abreuvent au dancefloor. Nous aimons brouiller les pistes et déformer les formats. À plusieurs reprises nous avons testé la symbiose entre le son du club et le texte, théâtral, revendiqué, susurré, ou même conférencé.  Pour la première édition de la Bifurqueer en février 2019, la trouble nuit multigenre s’est inaugurée sur un paradoxe visuel et sonore : une conférence* des plus strictes sur la question du mot Queer, peu à peu perforée par le beat lourd de la House, puis performée par trois danseuses de Voguing de haut niveau. La musique prend alors le pas sur la parole : enjeux de pouvoirs, de discours, de contextes. De la musique ou du mot, qui est le plus apte à porter le message souhaité ? 

Vanasay Khamphommala (Tours)
Vanasay Khamphommala vient au théâtre par la musique et l’opéra. Il suit une formation de comédien dans la Classe libre du Cours Florent, monte Shakespeare, Corneille, et Barker, joue pour JeanMichel Rabeux et Jacques Vincey. En 2014, il devient dramaturge permanent du Centre dramatique de Tours, dirigé par Jacques Vincey. Ils y créent ensemble Yvonne, princesse de Bourgogne, Und, La Dispute et Le Marchand de Venise (Business in Venice). Pour la scène et le livre, Vanasay traduit Shakespeare, Barker et Anne Carson. Il écrit pour le théâtre : Faust (en collaboration avec Aurélie Ledoux), Rigodon !, Orphée aphone, Vénus et Adonis. Ses textes sont publiés aux éditions Théâtrales. Ancien élève de l’École normale supérieure, formé à Harvard et à l’université d’Oxford, il a soutenu à la Sorbonne une thèse de doctorat intitulée Spectres de Shakespeare dans l’œuvre de Howard Barker, publiée aux Presses de l’Université Paris-Sorbonne.  En 2017, il crée la compagnie Lapsus chevelü. Il présente en 2018 la performance L’Invocation à la muse au Festival d’Avignon, dans le cadre des Sujets à vif, suivi d’Orphée aphone (2019) et Monuments hystériques (2020). Il est artiste associé au Théâtre Olympia – Centre dramatique national de Tours, et artiste compagnon au TnBA – Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine. Il est également chanteuse.

Cie Entité (Tours)
«Prémices» traite de la liberté et de faire communauté.   De l’élévation d’une personne dans un système fermé et de l’influence qu’il exerce sur son environnement. Créée en juillet 2020, la pièce entre en résonance avec notre condition sociale actuelle, le rapport à l’autre et l’urgence de reprendre possession de sa liberté. Pour cette création contemporaine, le langage de la danse hip hop vient retranscrire la brutalité de cette période  inédite  et l’énergie virevoltante qui vacille en nous en attendant un nouveau commencement.

Cécilia Ribault (Tours)
Née en 1977, elle s’intéresse d’abord aux arts plastiques et à l’histoire de l’art. Elle obtient un BAC option arts plastiques en 1995 puis un Deug en histoire de l’art en 1998. C’est alors qu’elle se tourne professionnellement vers la danse contemporaine. Se formant à différentes approches corporelles dont des arts martiaux comme l’aikido, le kung fu et le kalaripayat, elle participe à de nombreux workshops au cours desquels elle rencontre des chorégraphes qui l’inviteront à intégrer leurs projets.

Découvrez les artistes de la Cie La Pieuvre dans le reportage filmé et diffusé par BIPTV dans l’émission Kaleidoscope du 9 décembre 2020.

Spectacle Whales

Les sons émis par les baleines nous fascinent autant qu’il nous inspirent. Ces voix ancestrales semblent être capables de distordre le temps, de nous plonger dans un état d’introspection où l’espace interne devient immense et dense.
Grâce à la récolte d’enregistrements de baleines à bosse et baleines boréales plus précisément auprès de chercheurs scientifiques en bioacoustique, nous avons construit un répertoire sonore, telle une base de recherche. Véritable étude par l’écoute, nous cherchons à nous familiariser, à ingérer ces sonorités afin qu’elles nous transforment et nous amènent vers la construction d’un imaginaire et d’un langage commun.
Whales se définit comme une expérience immersive pour le spectateur. Nous cherchons à construire un espace où le mouvement est un appel à l’autre et où il devient urgent de se rapprocher. Comment transcrire la sensation de profondeur et d’immensité ? Comment la proposition chorégraphique et sonore vient distordre le temps et l’espace.

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Retrouvez ci-dessous l’interview complète de l’artiste Bryan Campbell