High Season (Chloé & Ben Shemie) + Lydia Lunch & Marc Hurtado
©Dom Garcia

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Lydia Lunch & Marc Hurtado – Experimental rock (USA/Fance)
Lydia Lunch a croisé le chemin de Alan Vega et de Martin Rev du groupe SUICIDE  dès son arrivée à New York à ses 16 ans, fin des années 70. Le premier spectacle  de SUICIDE auquel elle assista  fut un véritable choc, une révélation sur  une  forme  nouvelle, théâtrale, libre, violente, que pouvait prendre un concert. Depuis,  un lien étroit, autant artistique qu’amicale, les relie,  elle a dernièrement interprété sur scène et sur disque  « Frankie Teardrop » de Suicide  et chanté en duo avec Alan Vega  la chanson « Prison Sacrifice » qui clôt l’album SNIPER d’Alan Vega et Marc Hurtado en 2010.

Marc Hurtado, avait déjà réuni Alan Vega et Lydia Lunch sur l’album RE-UP d’Etant Donnés en 1999 et formé avec elle le projet My Lover The Killer en 2013, avec lequel ils ont enregistré un album sorti en Avril 2016 chez Munster Records. Ils se sont souvent  produit sur  scène ensemble en France, au Mexique et en Europe passant par un spectacle  l’Opéra de Berlin. En 2020 Marc Hurtado a réalisé le film My Lover The Killer avec Lydia Lunch, extension cinématographique de l’album du même nom.

Depuis 2019 Lydia Lunch et Marc Hurtado unissent  leurs  forces pour un évènement  qui est une sorte de  déflagration sonique et visuelle, cérémonie chamanique, où les deux artistes brûlent leurs âmes dans le cœur volcanique des chansons d’Alan Vega et Suicide, cette performance se déroule devant  le film kaléidoscopique INFINITE DREAMERS que Marc Hurtado a réalisé en 2016 avec Alan Vega et Martin Rev.

High Season (Chloé & Ben Shemie) – Electro expérimentale – France
Loin des évidences et des chapelles musicales, Chloé et Ben Shemie ont construit parallèlement des parcours artistiques exemplaires à la fois dans leurs libertés artistiques et leurs pouvoirs de réinvention. Si la première s’est distinguée dès la fin des années 1990 comme une figure de proue d’un autre deejaying, dans le sillage du Pulp, elle a su rapidement s’émanciper des carcans de la culture club pour ouvrir une voie parallèle. Avec deux albums solos, The Waiting Room (2007) et One In Other (2010) et la création de son propre label Lumière Noire, accompagnant son troisième disque, Endless Revisions (2017), elle a revendiqué une certaine versatilité comme avec l’album Sequenza en duo avec la percussionniste Vassilena Serafimova, un art du pas de côté et la défense d’un idéal artistique émancipé. Engagée dans une quête d’innovations et de territoires musicaux novateurs, il était tout à fait logique que Chloé tombe sur la musique de Ben Shemie. Membre fondateur du groupe Suuns, reconnu par le public et les critiques comme une des formations les plus passionnantes du paysage indie contemporain, le Canadien n’aura eu de cesse depuis ses débuts de tordre la musique rock dans tous les sens. Il a notamment fait de sa voix l’instrument d’une hybridation passionnante entre sonorités organiques et expérimentations rétro-futuristes en gardant toujours un œil sur une certaine immédiateté pop.

Leur projet collaboratif n’est ni un énième “supergroupe” de musiciens stars, ni une tentative pataude de plus d’agiter le pantin électro-rock. Monté de manière spontanée dans le prolongement d’une première participation de Ben Shemie à l’album Endless Revisions de Chloé en 2017, High Season est avant tout le résultat d’une osmose humaine et artistique.

“Nous n’avions pas vraiment planifié de faire un album. Nous avons fait des morceaux sans trop chercher à définir un quelconque projet.  Il y a une approche un peu DIY et spontanée que j’ai aimé dans l’élaboration de ces morceaux et je pense que c’était important qu’on le ressente à l’écoute de l’album” explique ainsi Chloé pour décrire la conception de The Call.

Produit dans une démarche proche du back to back, ce premier album se compose de réactions, collisions et synthèses entre l’écriture psychédélique teintée d’un amour du dancefloor de Chloé et la voix si particulière de Ben Shemie, instrument poétique aux possibilités infinies. Nourri de cette effervescence et du plaisir de collaborer ressenti par deux artistes qui s’admirent mutuellement, le disque se place à la croisée des chemins: tantôt physique et efficace, tantôt cérébral et voyageur. On y distingue quelques inspirations (kraut rock, ambient, minimal techno, cold wave) mais High Season réussit le pari de ne sonner comme personne. Ainsi sur Way Far, on reconnaît les vocalises chamaniques de Ben Shemie associé à une club music minimaliste et mentale, étrangement chaleureuse et intemporelle, tout en crescendo tantriques. Minor Blues résonne comme une house primale et un peu extra-terrestre, qui rappelle le pouvoir d’évocation futuriste des pionniers techno. Autre moment fort de l’album, Hseas commence comme un classique du travail de Chloé avant d’être enroulé langoureusement dans les parties de chant de Ben Shemie, évoquant l’improbable rencontre d’Aphex Twin et du Paul McCartney 80’s.

Disque de nuits blanches et de journées floues, club music hydroponique pour punks mélancoliques, The Call écrit sa propre mythologie. C’est un disque qui sonne comme le tombeau des clichés phagocytant la musique actuelle et une forêt vierge à explorer pour imaginer un monde nouveau.