Hacker le réel

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L’association ANIMA agite la vie culturelle nîmoise depuis 2010. Que ce soit sous forme de livres ou de DVD, de CD ou d’objets, des projections, des expositions, des conférences, ou des performances, elle défend depuis 10 ans des œuvres d’artistes qui explorent les limites de leur médium, les marges de l’image et du son, leurs contrées obscures et étranges.

Avec ses propositions hors normes, mélangeant musique, cinéma et littérature, ANIMA s’est spécialisée dans les beaux objets avec un catalogue qui fait rêver : William S. Burroughs, Austin Osman Spare, Aleister Crowley, Alain Guyard, Edmond Baudoin, Guillaume Boppe…

HACKER LE RÉEL

Toutes formes d’aliénation de la conscience humaine sont un virus psychique inoculé afin de créer en nous une béance, un désenchantement, la mort des sorcières et la dissolution de nos âmes. Elles se doivent d’être combattues.

Il faut crier l’absolue nécessité de profaner à nouveau pour retrouver le sens du sacré et du sacrilège. Décoloniser l’Imaginaire. Créer un contre-sort face à la Société du Spectacle. Un talisman contre le Spectacle Intégré. Un charme occulte de désenvoûtement, exorcisme contre la magie noire du technocapitalisme. 

Les collages, le montage, la poésie, la musique, les rituels, toutes les altérations et les petites transes spontanées sont autant de moyens de libérer les puissances de l’imagination active et de court-circuiter le réel imposé par les systèmes de domination. Des stratégies de combat contre leurs fétiches et leurs hypnoses. Une façon de nous rendre disponible au monde oraculaire. « La grande affaire, une fois le patronat joyeusement défenestré et les mineurs aux commandes de la fonderie, n’est plus de fondre du Plomb, mais de le transmuer en Or. » —ARK

Programme détaillé :

  • Vendredi 3 juin de 18h30 à 23h 

18h30 : Accueil et présentation des éditions Anima – Infoshop 

19h : La Coquille et le Clergyman de Germaine Dulac, 40 minutes – Haïdouc
Sur un scénario d’Antonin Artaud. Un clergyman tombé follement amoureux d’une femme doit vaincre un rival, tout aussi empressé.

20h20 : Le débat du coeur par Virginie Di Ricci et Jean-Marc Musial, 1 heure – Nadir
Évocation et invocation de Colette Thomas. Un drame conçu et joué doublement par Virginie Di Ricci, mis en lumière par Jean-Marc Musial. « Car la Voix est femme, mais n’existe pas. »
 » Les textes de Colette Thomas présagent la formation d’une autre univers » a écrit Antonin Artaud. « Nous avons déjà vaincu évidemment mais personne ne le sait » a écrit Colette Thomas. 

Pour en savoir plus : www.pacomethiellement.com // terribilita.eklablog.com

Entracte avec petite restauration sur place 

22h : Anatomie, performance de Helena Patricio, 15 minutes – Nadir
Être toi, Hans Bellmer ! Entre désarticulation et inquiétante étrangeté, Helena Patricio propose une variation autour de deux poèmes bellmeriens. Polyphonie et excès anatomique, parfois grotesque, assurément monstrueux… Rien de moins que la prétention à inventer des désirs !
Actrice, contorsionniste et performeuse, Helena Patricio cofonde en 2014 le Château H, fabrique artistique underground dans la région de Toulouse.

Pour en savoir plus : gboppe.blogspot.com

22h22 : Hurlements en faveur des chamanes nues, concert de Nanook & the Huskies, 45 minutes – Nadir
John Menoud – sax, appeaux, objets | Anouk Molendijk – voix | Nadan Rojnic – percussions
« rompant avec toute tradition dramatique, une pièce anonyme composée de courtes vociférations, avec des appels au meurtre et des mots d’ordre conçus pour un peuple de fin du monde. Quand je dis peuple de fin du monde je pense avant tout à un auditoire de chamanes ou d’insectes, principalement femelles et mentalement hors limites. […] 
CELLE QUI DÉSARTICULE LE LANGAGE EN TOI, ENFLAMME-LA ! CELLE QUI CHANTE DERRIÈRE TOI, ENFLAMME-LA ! NE MARCHE PAS SANS FLAMME EN TOI ! » 
— Antoine Volodine, Frères sorcières 

Prenant racine dans l’improvisation libre de Han Bennink ou Peter Brötzmann autant que chez Diamanda Galás ou Lydia Lunch, ce trio helvétique s’inspire de la musique rituelle et des cérémonies chamaniques d’extrême orient. Ils rendent ici hommage à l’univers post-exotique d’Antoine Volodine, ainsi qu’à la prose vociférante, politique et mystique de la mystérieuse poétesse Maria Soudaïeva.

Pour en savoir plus : ensemblevortex.com/members/composer/john-menoud

  • Samedi 4 juin : Tout au long de la journée

10h > 12h & 13h > 16h : Tarot de Marseille – ANNULÉ
Concert pour auditeur unique par Laurent Estoppey (sur inscription)
Durée : 20 min. x 10 – Hors les murs
Suivi d’une rencontre avec Laurent Estoppey 

Tarot de Marseille est un solo de saxophone pour un auditeur ou une auditrice seule. C’est une pièce pour saxophone soprano composée par Charles Dakin. Elle consiste en 22 parties, correspondantes aux arcanes majeurs du Tarot, dont l’ordre est défini par l’auditeur lors d’un tirage préalable. 
Cette pièce peut être jouée dans des lieux privés ou publics. De cette manière, chaque concert est unique et entièrement gratuit.
Inscrivez-vous : inscription@antrepeaux.net

Pour en savoir plus : laurentestoppey.com // tarotdemarseilleperfo.blogspot.com

14h : Häxan, La sorcellerie à travers les âges de Benjamin Christensen, 1 heure et 45 minutes – Haïdouc
Présenté à la manière d’une conférence, Häxan est un film-documentaire sur la sorcellerie, de l’antiquité à la période contemporaine du film (1922). Du sabbat des sorcières aux interrogatoires de l’inquisition, les illustrations classiques prennent vie dans des visions spectrales inquiétantes utilisant tous les effets spéciaux disponibles à l’époque.

16h30 : Table ronde autour du Tarot de Charles Dakin par Laurent Estoppey, 30 minutes – Nadir ANNULÉ
Une table ronde pour partager l’expérience vécue dans la journée par les différents participants.

17h17 : Ibaïlingba
Projection de films d’Antoine Mocquet, 45 minutes, Nadir
Glanées, chipées, cueillies ici ou là lors de ses voyages et déambulations un peu partout, Antoine Mocquet a emmagasiné quantités d’images qu’il va libérer de leur fonction narrative et du souci d’utilité, allant jusqu’à privilégier le déchet et le rebut. Fortement influencé par la pensée orientale (il s’intéresse aux médecines chinoises et japonaises, pratique le shiatsu), il utilise le Yi-Jing pour choisir les plans qu’il devra monter. Les moments de la vie quotidienne saisis par l’oeil de sa caméra sont des bourgeons de printemps qu’il a laissé germer dans ses archives et va faire éclore sa table de montage pour les laisser s’épanouir dans la mémoire du spectateur. Le cinéma envisagé un peu comme un art floral. La vie
s’écoule par tous les pores de cette série de miniatures filmiques fragiles et précieuses, dans laquelle sont favorisées les associations d’idées, les collisions façon collagistes, la liberté d’interprétations face à la tyrannie du sens, privilégiant les sens, les liens. Un cinéma de poésie plutôt qu’un cinéma de prose. Ibaïlingba, c’est un peu comme si Jonas Mekas avait travaillé avec les outils de John Cage pour accoucher de haïkus visuels. Antoine Mocquet est une sorte de Bashō du cinéma.

Pour en savoir plus : www.antoinemocquet.com

19h : De petites chansons toutes craintives de l’aube
Projections de courts métrages de Vincent Capes, 45 minutes – Haïdouc

Ça parle encore une fois de cinéma, de mémoire, d’hallucination, de voyage, de rêve, de fantômes et de fantasmes, de Nekyia, de la fonction de l’art et de l’acte de création, ça convoque Agamben, Quignard ou encore Derrida.
« nul ne me connaît je parle la nuit
nul ne me connaît je parle mon corps
nul ne me connaît je parle la pluie
nul ne me connaît je parle les morts » — Alejandra Pizarnik, Textes d’Ombres

 

Pour en savoir plus : www.zoanima.fr/editions-anima

Entracte avec petite restauration sur place 

21h : Quatrains-Propagande, lecture de Guillaume Boppe, 20 minutes – Nadir
Guillauem Boppe fragmente les citations des dictateurs et permute la syntaxe à la manière d’un Brion Gysin. Jeu d’écriture et de réflexion, tout à la fois jubilatoire et effrayant, le poète montre et démonte notre fascination terrible pour la harangue et les meneurs de foule. Dans une logique que ne renierait pas la musique industrielle, il s’empare de ces formules pour les renvoyer sur le réel tel un objet de contre-envoûtement. Ou comme le disait Ghérasim Luca : « mon éthique phonétique je la jette comme un sort sur le langage. »

« Censure les poèmes venus de l’enfer ! 
Viennent les poèmes censurés de l’enfer ! 
Viennent les censures de l’enfer poème ! 
Censure l’enfer des poèmes venus !»

21h21 : Obscurum per Obscurius, concert de Michaël Grébil Liberg — Cetera, oscuratronics, 1 heure – Nadir
La musique de Michaël Grébil-Liberg, influencée aussi bien par Brian Eno et les frippertronics que par la musique médiévale et baroque, se compose de strates sonores, de boucles asymétriques, d’envolées lyriques et tragiques. Elle nous transporte dans les endroits secrets de notre psyché. Envoûtante et unique, en appelant à la tradition aussi bien qu’à l’expérimentation, sa musique nous entraîne aux confins du son, nous invite à un voyage immobile intérieur, à la rencontre de notre inconscient. Fermez les yeux, c’est de l’autre côté de la vie.

Pour écouter : soundcloud.com/michaeliberg

22h30 : Mix DJ Mucha Muchacha, 1 heure et 30 minutes – Nadir
La soirée se terminera en beauté par un mix de DJ Mucha Muchacha (aka John Menoud). Connu pour dénicher des perles obscures et oubliées des musiques afro-américaines et caribéénnes, de la soul, de la folk, de l’exotica, du surf, du rock ‘n’ roll, du rhythm & blues, du doo-woop aussi bien que de la pop italienne des années 50 et 60…), John puise dans les folklores modernes connus ou obscurs du Moyen- Orient, d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, avec un goût prononcé pour les voix de femmes. Il aime faire voyager les auditeurs et raconter des histoires dans ses mix. “Danceable, undanceable but always wet.”