Rencontre cinématographique : carte blanche à Boris Lehman

Informations pratiques

Le cinéma Saint-François est situé au 12 boulevard Georges Clémenceau, 18000 Bourges

En coproduction avec la Fondation Boris Lehman

La séance : 4€
Pass week-end : 10€
Pass week-end adhérents : 5€

PARTENAIRE

Cinéphiles, cinéastes, cinévores, amateurs et amatrices du cinéma,

à toutes celles et ceux qui aiment la salle de cinéma, son atmosphère propice à la rencontre et au débat,

à tous les esprits curieux,

nous vous invitons pour un week-end composé par le cinéaste à la démarche unique en son genre : Boris Lehman. Sa démarche qui allie autonomie, transmission, auto-filmage, et sens de l’économie, il la partage sur bien des points avec d’autres créateurs.

Et c’est donc avec Boris que nous accueillerons plusieurs autres cinéastes avec, parmi, auprès de nous. Nous verrons leurs films, en leurs présences. Nous prendrons le temps de l’échange.

Pour la première fois, les membres de la Fondation Boris Lehman, ASBL (association belge) de résistance et de sauvegarde de l’ensemble d’une œuvre, d’une vie cinématographique, viennent à Bourges pour ce week-end de rencontres et de projections de films rares et touchants. Ils viennent aussi pour une autre raison que nous vous révélons. Voilà 20 ans que Boris, cinéaste autant que personnage cinématographique, fréquente la Ville de Bourges, ses habitant·es et ses lieux, en particulier Antre Peaux qui héberge désormais son Fonds photographique. Et quel Fonds quand on considère que depuis 50 ans, le cinéaste a photographié le monde du cinéma, ses personnalités connues, et moins connues, à travers le monde.

Programme :

Vendredi 21 janvier – Cinéma Saint-François

19h Le poireau perpétuel de Zoé Chantre, 2021, 83 min

Ce film commence le cinq mars. Tous les ans à cette date précise, une fourmi entre sous ma porte et je l’observe. Pour elle, c’est l’arrivée du printemps, pour moi c’est l’anniversaire de ma mère. Alors que j’aimerais la rendre éternelle, ma mère, atteinte d’un cancer, entame sa décroissance de vie.

Je poursuis le désir de faire un film seule, sans équipe, avec le moins de matériel possible pour préserver ma tête et mon dos qui me piquent.  Ma colonne vertébrale est en forme de S et la lésion d’une ancienne tumeur dans mon cerveau gauche me provoque de fortes migraines. 

Les images et les dessins que j’ai assemblés, gommés, triés sont une façon de résister à ces bâtons dans les roues, de sortir de moi-même et de faire partager avec humour ce qui m’habite. Je peux dire que le cinéma m’a formidablement aidé.

 

 

Zoé Chantre

Le jour de mon 9e anniversaire, mon grand-père est arrivé avec un projecteur 9mm et ses films de familles pour me montrer comment c’était quand il était petit. Ce jour-là, j’étais persuadée que la vie avant ma naissance était en noir et blanc. Je me suis empressée de voler la caméra de ma mère pour filmer la vie en couleur.

Aujourd’hui, le cinéma m’accompagne et j’observe notre monde à mon échelle.

22h Aux confins d’Alain et Wasthie Comte, 2021, 64 min

Ce film est l’assemblage chronologique de trente-cinq fragments — de 57’’ à 3’34 — tournés pendant le PGC (Premier-Grand-Confinement) entre le 17 mars et le 11 mai 2020 et déposés au jour le jour sur la chaîne YouTube Pneumatic Cinéma créée par le cinéaste Yvan Petit (« Chaîne collective et home-movies de temps de confinement »). La version initiale, brute, de cet assemblage était de 1h04. Nous présentons ici la version finale de 56’, légèrement resserrée mais toujours constituée de l’intégralité chronologique des trente-cinq fragments.

 

Alain et Wasthie Comte
Depuis les années quatre-vingt, nous fabriquons en totale autonomie des films de tous types et durées. Sans doute plus de quatre-vingt actuellement. La phrase de Valéry Larbaud « Regarder encore une fois comment cela est dit » a constitué l’exergue initiale de notre travail. L’idée est que tout est déjà là. Pas besoin de scénario. Du poème à l’émission de télévision, il y a toujours matière à un film possible, dès lors, que la forme en est trouvée. Un cinéma dépendant, donc, du monde dans lequel il se fait. Ces films circulent au gré des rencontres, des affinités et des amitiés.

Samedi 22 Janvier – Cinéma Saint-François

10h Assemblée Générale de la Fondation Boris Lehman, ouverte aux actuel-les et futur-es adhérent-es

15h Performance « pour toi mon amour » de Malsy Klasen – ANNULÉE

Entre démonstration culinaire et tutoriel de beauté, un rituel. Entre l’étiquetage et la course éperdue, la vie … forcément en rose ? J’ai un intérêt pour la prise de parole féminine et à son potentiel de résistance. Je cherche à questionner la place et le statut du corps en particulier féminin, dans l’acte de langage et du savoir. Vacillant entre la subjectivité, la science, la fiction, le rituel et l’activisme. Sous un format de conférence-performance. Je tente de faire part de mes recherches faites sur l’amour basée sur ma propre expérience. Poursuivre ma quête de l’amour hétérosexuel dans un courant patriarcale et tenter d’y arriver par l’oralité et le geste.

Malsy Klasen diplômée d’un Master approfondi en vidéographie à l’ESVAL (Liège) explore dans son travail les notions de réalité et de fiction dans « un journal filmé autobiographique » et qui questionne son devenir de femme dans des formats de « conférence poétique ». A travers la vidéo, la performance, l’écriture et l’oralité, elle met en scène sa vie. Engagée et aventurière, elle développe une forme de performance à travers les codes des arts vivants et de la question sociale. Dans une écriture personnelle, elle expérimente la place de l’humain mais plus précisément celle de la femme dans la société contemporaine. Le 14 juin 2019, elle s’est mariée avec elle même à l’église. Eglise Sainte-Catherine à Liège 14 Juin 2019 performance : se marier avec soi-même »

16h Celui qui sait saura qui je suis de Sarah Moon Howe, 2017, 75 min

À un moment de ma vie, j’ai rencontré un défenseur des droits de l’homme en Ukraine et j’ai voulu faire un documentaire sur lui. Je voulais voir et il voulait être vu. Je tenais la caméra. Il me donnait plus que ce que je voulais lui prendre. Nous n’étions plus en accord ; j’ai arrêté le film. Affaire classée alors ? Ca l’était, jusqu’à ce que j’apprenne sa mort, trois ans plus tard. À son enterrement, je ne suis pas la seule à me demander : qui est Andrii Fedosov ? Est-il vraiment dans le cercueil ? L’ai-je mis en danger en voulant le filmer à tout prix ?

Que se passe-t-il quand une réalisatrice de documentaire se laisse dangereusement emporter dans le tourbillon des mises en scène de son personnage ? Entre le filmeur et le filmé, qui manipule qui ?

 

 

Sarah Moon Howe
Née dans une famille de cinéastes, Sarah Moon Howe est diplômée en psychologie. Très tôt, elle utilise la caméra pour raconter son quotidien qu’elle utilise comme matériau pour énoncer un propos plus large. Dans « Ne dites pas à ma mère » (2003, 26’), elle raconte à la première personne son expérience de strip-teaseuse ; « En cas de dépressurisation » (2009,45’) revient sur la façon dont on tient le coup face à l’annonce du handicap d’un enfant, « Le complexe du kangourou » (2014,60’) dresse le portrait de quatre mères d’enfants handicapés de grande dépendance, « Celui qui sait saura qui je suis » (2017, 75’) revient sur le destin hors norme d’un défenseur des droits de l’Homme en Ukraine. « Fantômes du passé », réalisé avec Boris Lehman est son cinquième film.

20h Îles de Mario Brenta et Karine de Villers, 2021, 78 min

 

Chaque image porte toujours en elle le portrait intime de celui qui l’a créée. Une histoire chorale de voix solistes, un patchwork de plus de soixante-dix regards personnels, de visions singulières du monde, de fragments sensibles d’une actualité incertaine et changeante qui invite à la réflexion, à un voyage. 

 

 


Karine de Villers

Née à Quito (Equateur), anthropologue et cinéaste, elle signe en 1990 son premier documentaire Je suis votre
voisin qui obtient le FIPA d’Or à Cannes, devenant un film culte du genre. Elle poursuit dans cette lignée avec Le Petit Château (1999), Comme je la vois (2001), Luc de Heusch. Une pensée sauvage (2007), obtenant toujours une reconnaissance internationale et des prix, ainsi que tous ses films ultérieurs co-réalisés avec le cinéaste italien Mario Brenta : Calle de la Pietà (2010), Agnus Dei (2012), Corps à Corps (2014), Black Light (2015), Delta Park (2016), Le Sourire du Chat (2019), Vanitas (2020) et dernièrement Îles (2021). Après avoir longtemps travaillé à la diffusion du cinéma belge au CBA (Centre de l’Audiovisuel à
Bruxelles), elle anime plusieurs ateliers et séminaires dans des festivals, écoles et associations culturelles.

22h Fantômes du passé de Boris Lehman & Sarah Moon Howe, 2021, 78 min


Écrit à quatre mains, ce film est une balade à travers la grande et la petite histoire. Il se réfugie dans ses images passées, elle filme ce qu’il ne veut pas montrer. Jusqu’à ce que les fantômes apparaissent. C’est le portrait d’un homme qui lutte contre sa disparition en produisant des images.

 

 

 

Dimanche 23 Janvier – Cinéma Saint-François

11h – Programme spécial jeune public

Il était une chaise,  Norman McLaren and Claude Jutra, 10 min,1957

 

 

Court métrage d’animation à la manière éblouissante de Norman McLaren. Le cinéaste illustre le phénomène insolite de la révolte de la matière. Mais pourquoi l’homme et l’objet ne se mettraient-ils pas d’accord en toute amitié?

 

 

 

 

 

 

Le Ballon Rouge d’Albert Lamorisse, 36 min, 1956

 

 

 

 

C’est l’histoire d’un petit garçon et d’un ballon magique. Dans le Paris des années 50, un petit garçon libère un ballon accroché à un réverbère. À la surprise des habitants du quartier, suscitant la convoitise des autres enfants, le ballon rouge va le suivre partout dans les rues de la capitale…

 

 

 

 

 

L’île aux Fleurs de Jorge Furtado, 15 min, 1989

 

Une tomate est plantée, récoltée, vendue avant de finir à la décharge de l’île aux fleurs.