La friche culturelle Antre Peaux en 3D

La friche culturelle Antre Peaux en 3D

par Léa Nugue

Léa Nugue est une artiste que nous avons reçu en résidence en 2021 pour travailler sur son projet « Antre Peaux 3D ».

 

Dans le cadre de cette résidence « Antre peaux 3D », l’idée énoncée consistait à basculer les espaces de diffusion de l’Antre Peaux dans un monde imaginaire à réinvestir selon un récit fictionnel post apocalyptique et onirique. 

« L’Antre peaux dans sa version virtuelle est similaire à l’originale. Le positionnement des bâtiments est identique, mais les structures témoignent d’un vieillissement indéfini. La friche elle-même est devenue une entité rêveuse qui s’imagine un futur dystopique. 

Dans cette projection, l’air est devenu vicié et la terre infertile, seul les espaces de l’Antre peaux restent. Les habitants/survivants tentent de s’adapter dans ce nouvel environnement hostile grâce aux multiples expériences réalisées dans l’Ursulab. 

Le ciel a changé de couleur car la lumière se réfracte différemment dans l’atmosphère. L’air lui-même n’est plus respirable, et lorsqu’il est inhalé, transforme les organes de leur hôte en verre. L’oxygène est fabriquée artificiellement, dans un laboratoire de fortune, où, au fil des expériences, l’Antre peaux a réussit à mettre au point une nouvelle forme de vie végétale, prête à s’adapter à son habitat. La molécule permettant cette nouvelle technologie a pour teinte un vert-bleu phosphorescent. Désormais, pour sortir dehors, il faut être équipé d’un masque, de lunettes, de bottes, et de gants. Exposer sa peau peut entraîner la fonte de celle-ci et se transformation en sable. 

Concernant l’organisation des bâtiments, les bureaux sont devenus des dortoirs, et l’espace initialement prévu pour la danse, sert à une autre forme d’expression désormais. Celui des mouvements silencieux des plantes rescapées, qui poussent dans serre géante afin de fertiliser de nouveaux les sols.  Certains espaces gardent leur fonction initiales afin d’accueil les visiteurs potentiels de ce lieu , c’est le cas par exemple du Nadir ou du Transpalette.  

Des équipes chargées d’expédition à l’extérieur désossent des bâtiments alentour afin de récupérer le maximum de vivres et de chercher survivants et d’explications.  

C’est ainsi que des animaux ayant survécu ont pu se joindre à l’arche des survivants, au sein de pièces dont les murs ont été peint couleur ciel. 

Une autre équipe, celle autrefois employée au son, a découvert que l’agitation sonique des cristaux d’arbres dans de l’eau viciée permet de mettre au point une substance visqueuse buvable et dans laquelle la vie peut reprendre. Celle-ci a été produite en de grande quantité et placée dans des pompes géantes destinées à réalimenter les sols extérieurs. Les plantes développées en laboratoires ont été placées ensuite aux alentours, permettant ainsi de réactiver le cycle de la vie végétale. 

Cet environnement possède une temporalité aléatoire, différentes versions sont susceptibles d’apparaître à tout moment. Toute modification ou variation est activement encouragée afin de nourrir virtuellement l’entité qui anime désormais l’Antre peaux 3D. »

Léa Nugue vit et travaille à Lyon. Ses recherches se nourrissent de mythes anciens qui s’entrecroisent à des formes d’actualités contemporaines, le plus souvent en utilisant des figures de femmes oubliées de l’histoire à qui elle réinvente des fictions qui soulignent les aspects de notre collectivité interconnectée. Elle imagine des entités virtuelles vouées à être incarnées, diffusées, et transposées dans différents médiums.

 

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