Derek Jarman, un artiste britannique underground
7. Cinéma/ Portraits d'artistes

Derek Jarman, un artiste britannique underground

Derek Jarman (1942 _ 1994, Londres) est un artiste polyvalent – peintre, réalisateur, scénariste, écrivain, musicien, acteur – qui a laissé une œuvre multiple et foisonnante. De son premier long métrage entièrement tourné en latin (Sebastiane, 1976) à son dernier film Blue (1993) dont l’écran montre un monochrome bleu immuable, il n’a cessé d’expérimenter et d’explorer différentes matières, de jouer avec les anachronismes et de se jouer de la narration. Il a réalisé des longs métrages, de nombreux courts tournés en super 8, ainsi que de nombreux clips pour la scène musicale britannique.
 
Homosexuel et militant, il questionne l’absence de représentation de l’homosexualité et revisite sous un prisme queer des figures historiques telles que Saint Sebastien, Le Caravage, Edouard II … Il est le premier artiste anglais à déclarer publiquement sa séropositivité, en 1986, tandis que la gestion catastrophique du SIDA était largement entachée d’homophobie. Il n’hésite pas à critiquer les années Thatcher et sa politique ultra libérale : en 1988, il réalise le film The Last of England, qui dénonce les violences politiques, sociales et psychologiques qui en découlent.
De son militantisme a émergé de nombreux textes, films et peintures. Il consacre une série de toiles –  Les GHB paintings et les Queer paintings – à l’homophonie et à la diabolisation des malades du sida véhiculés par les journaux britanniques. Son dernier film, Blue, réalisé quelques temps avant sa mort et composé d’une bande sonore diffusée sur un écran bleu, évoque son récit de séropositif.

A partir de 1986, Derek Jarman commence à travailler avec Tilda Swinton pour son film Caravaggio, qui inaugurera 8 ans de collaboration. Le film Eward II lui vaut la coupe Volpi de la meilleure actrice à la Mostra de Venise en 1991.

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