Une proposition de Julien Ribeiro
Cinéma Saint-François est l'ancien cinéma de la Maison de la Culture. 12 boulevard George Clemenceau, 18000 Bourges
Attention ce programme est à destination des plus de 16 ans ou 18 ans (sexuellement explicite)
"De fait, ma masculinité cisgenre associée à ma blanchité ne m’orienta pas vers les savoirs minoritaires. Ainsi, je me suis satisfait, durant cette période, des savoirs dominants transmis par des structures toutes aussi dominantes. C’est à travers ma queerness que cet appétit s’est développé, plus tard, ma rencontre avec Peggy Pierrot (que vous retrouverez à de multiples reprises dans ma programmation) a transformé cet appétit en point de focus. Derrière ce concept de savoirs silenciés, j’entends l’ensemble des savoirs développé par des communautés minoritaires (faire une liste ici serait un échec d’exhaustivité) et le phénomène qui empêche, à la fois, la transmission intracommunautaire de ces savoirs entre générations de personnes concernées et leur curation puis circulation dans les savoirs dits mainstream.
Penser les savoirs silenciés, c’est aussi transformer nos regards sur les pratiques activistes. Médiatiquement, nous nous sommes habitué·e·s à percevoir l’activisme sous le prisme de la colère et de la violence. Et cela de par le caractère manifeste de l’utilisation de l’action directe. Cependant tout le spectre des émotions est en jeu, et l’amour est un des grands oubliés. Car finalement, est-ce que l’activisme ne serait pas l’expression d’un amour (pour sa communauté, ses proches humains et non-humains…) dans un espace-temps violent, « troublé et troublant » ?2 "
Julien Ribeiro
Les utopies à l’extérieur de l’hétéropatriarcat
Tous·tes dans le bus ! Destination les utopies à l’extérieur de l’hétéropatriarcat ! Tout le monde est bienvenu car ce n’est pas à une sexualité que l’on cherche à échapper, mais à un régime d’exploitation. De ce régime qui privilégie les corps dominants et la structure familiale hétéronormative nucléaire blanche et cisgenre, ne nous voilons pas la face, personne n’en sort indemne. Les attentes qu’il impose sur nos corps, nos expressions de genre, nos affects (amicaux et amoureux) nous incitent peu à peu à aller vers d’autres possibles, vers des alternatives. Mais une fois ce pas de côté effectué, où pourrions-nous aller ? Ce programme Utopie Queer est une invitation au voyage, plusieurs arrêts sont prévus, destination inconnue.
#films#utopies#Queer#cheminsdetraverse #explicite
• Vendredi 22 octobre – Cinéma Saint-François
19h30 – Born In Flames, 1983, 90 min de Lizzie Borden Interdit au moins de 16 ans L’intrigue implique deux groupes féministes à New York, chacun des groupes exprime ses préoccupations au public par des radios pirates. Un groupe, dirigé par une lesbienne blanche franche, Isabel (Adele Bertei), fait fonctionner « Radio Ragazza ». L’autre groupe est dirigé par Honey, une Afro-Américaine qui anime l’émission radio « Phœnix Radio ». Il y a également une armée de femmes, dirigée par Hilary Hurst et conseillée par Zella à laquelle Honey et Isabel refusent de se joindre, dans un premier temps… un classique du New Queer Cinema qui s’il ne présente pas une utopie, nous montre l’énergie que l’on peut déployer pour un monde meilleur. Des féministes lesbiennes élaborent des réponses multistratégies contre l’hétéropatriarcat par le biais d’une analyse du racisme et de la pauvreté, débattant des liens et des ruptures entre organisation communautaire, travail à l’intérieur des systèmes, alliances entre les sexes et les races, mais aussi résistance armée.
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21h – Pause avec petite restauration sur place
21h30 – Short Bus, 2006, 102 min, de John Cameron Mitchell Interdit au moins de 18 ans Shortbus suit plusieurs personnages new-yorkais dans leur quête du désir sentimental et sexuel. Ils se retrouvent tous au Shortbus, un lieu hors-norme où politique, art et sexe se mélangent. Le sexe, comme prétexte pour renouer avec l’autre ? C’est ce que propose John Cameron Mitchell : Shortbus est ainsi l’émanation imaginaire d’une sorte de carrefour des turbulences amoureuses ; un espace utopique où se croisent des destinées et où se dénouent des fantasmes.
• Samedi 23 octobre – Cinéma Saint-François 19h30 – Community Action Center, 2010, 69 min, de A. K. Burns et A. L. Steiner Interdit au moins de 18 ans Community Action Center est un film que l’artiste A.K. Burns a conçu, produit, dirigé et monté en collaboration avec A.L. Steiner. Ce projet est une archive d’une communauté intergénérationnelle fondée sur la collaboration, l’amitié, le sexe et l’art. L’œuvre repense comment le sexe et la sexualité sont imagés et imaginés pour des corps marginalisés, en particulier les femmes, les queer et les personnes transgenres. Inspirée par les films du mouvement gay porn-romance-liberation et les pratiques féministes des années 70 et 80, l’œuvre débute avec une récitation du « Normal Love » de Jack Smith. Cette vidéo cherche à exposer et reformuler les paradigmes emblématiques des typologies pornographiques en utilisant des images pour leurs valeurs comiques, leurs considérations critiques et en hommage historique.
20h45 – Pause avec petite restauration sur place
21h15 – Les rencontres d’après-minuit, 2013, 100 min de Yann Gonzalez Interdit au moins de 16 ans Un jeune couple et leur gouvernante travestie attendent avec impatience leurs invités pour une petite sauterie nocturne dans leur loft. La Chienne sonne la première, avant que n’arrivent l’Étalon, l’Adolescent, et enfin la Star qui aimerait bien que cette partie fine ait lieu dans l’obscurité. Ces personnages très dissonants vont finir par se livrer et se lier. Leurs histoires touchantes vont tout autant les rapprocher que nous les faire aimer. Premier long métrage de Yann Gonzalez, ce film est un film d’amour et de vulnérabilité et de magie.